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Haïti/Presse : Un peu de respect s’il vous plait !

Billet

Par Djems Olivier

Saint-Marc (Haïti) 03 déc. 07 [AlterPresse] --- Les autorités haïtiennes ont fait preuve de très peu de considération pour les journalistes, qui ont été invités à couvrir la dernière Conférence mondiale des maires, tenue du 28 novembre au 2 décembre 2007 à Saint-Marc.

Pour cet évènement qui a réuni une brochette de personnalités politiques venues des cinq continents, Plus de la moitié des treize journalistes qui ont assisté à la cérémonie d’ouverture de cette grande manifestation n’ont pas été qualifiés pour le reste de la conférence.

« Nous ne sommes pas en mesure de vous retenir, vous devez partir et revenir pour la clôture si vous avez les moyens », affirme un membre du comité organisateur à des journalistes, contraints de regagner Port-au-Prince, sans que cela ait été prévu.

Les 6 journalistes retenus étaient logés dans des conditions exécrables et vus comme des parasites. A l’hôtel où ils se trouvaient, ils n’avaient même pas accès au petit-déjeuner, tandis que l’électricité n’était assurée que de 6 heures du soir à 6 heures du matin.

Parallèlement, sur le site de l’évènement, aucun centre de presse n’a été établi. Avec des ordinateurs portables, certains confrères arrivaient quand bien même à produire des articles en s’installant misérablement à même le sol dans une salle non loin de la piscine.

Les kits d’information distribués à chacun des participants ont été refusés aux journalistes. Les travailleurs de la presse se trouvaient ainsi dans l’impossibilité de s’acquitter de leur tâche, étant en manque de certaines informations documentaires de base.

Finalement, sans prévenir, les organisateurs ont décidé de faire rentrer à Port-au-Prince les 6 journalistes sélectionnés dans la soirée du 30 novembre 2007. Il était plus de 22 :00 quand ces journalistes ont été abandonnés dans les rues de Port-au-Prince.

Cette situation ne traduit pas dans la réalité les propos souvent tenus par les autorités en signe de reconnaissance du rôle et du travail de la presse. Dans ses multiples déclarations, le président René Préval n’a jamais raté une occasion pour saluer le travail des journalistes. Il en est de même du premier ministre Jacques Édouard Alexis.

Il est vrai que certains « confrères » ont, dans certaines circonstances, des comportements qui défient les règles élémentaires d’éthique. Mais on ne saurait faire endosser à l’ensemble de la profession les écarts de certains individus agissant en tant que « journalistes ».

Il est temps que le métier s’organise réellement en Haiti afin de faire face aux nouveaux défis et poser les questions qui s’imposent en matière de traitement des journalistes aussi bien qu’en ce qui concerne la déontologie.

A plusieurs niveaux, les autorités doivent aussi donner l’exemple dans leurs relations avec les journalistes et assurer que la meilleure ambiance s’installe pour l’exercice de la profession. [do gp apr 03/12/2007 21:40]