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Haïti : La décentralisation n’était pas une priorité pour les anciens dirigeants

Impossible de décentraliser en dehors des infrastructures

Saint-Marc (Haïti), 30 nov. 07 [AlterPresse] --- « La décentralisation n’a jamais été une priorité pour les gouvernements qui se sont succédés en Haïti », a déclaré, le 30 novembre 2007 à l’agence en ligne AlterPresse, le maire adjoint de Spring Valley (Etats-Unis d’Amérique), Joseph Anthony DesMaret,.

En dehors des infrastructures, persiste DesMaret, on ne peut pas parler de décentralisation.

Originaire d’Haïti, le maire noir américain qui participe à la 23e conférence mondiale des maires au Club Indigo à Saint-Marc (à 120 kilomètres au nord de Port-au-Prince), propose aux autorités haïtiennes la création d’infrastructures si l’on veut effectivement arriver à une décentralisation effective dans le pays.

« Le processus de décentralisation est très long. Pour y arriver, il nous faut l’établissement de structures adéquates », soutient-il.

Joseph Anthony DesMaret est de ceux qui croient que « sans la décentralisation, Haïti ne va nulle part ».

« Le phénomène de bidonvillisation, constaté aujourd’hui, est le résultat de la centralisation, de la concentration », indique le maire adjoint de Spring Valley dans une interview à l’agence AlterPresse.

L’officiel américain pense qu’avec la décentralisation les autorités haïtiennes seront en mesure de créer de l’emploi dans les zones excentrées d’Haïti et de mettre des universités et écoles de commerce de qualité à la disposition des jeunes. Cela pourra bien aider le pays à combattre l’exode rural et le phénomène de la bidonvillisation.

Joseph Anthony DesMaret dénonce le fait que, 200 ans après, son pays d’origine n’arrive pas à doter sa population de services adéquats. Les services publics sont concentrés à Port-au-Prince, désapprouve le maire adjoint de Spring Valley.

DesMaret estime qu’Haïti doit saisir l’opportunité d’organiser la Conférence mondiale des maires et le soutien renouvelé des pays amis pour sortir de sa difficile situation d’isolement.

« C’est une opportunité énorme offerte à Haïti pour sortir de sa situation d’insécurité, de corruption », souligne DesMaret qui condamne « la mauvaise presse qui se fait sur Haïti à travers le monde ».

« Haïti a beaucoup à offrir à la communauté internationale », estime-t-il.

Avec la mairie de Port-au-Prince, la communauté de Spring Valley (où résident de nombreuses haïtiennes et de nombreux haïtiens d’origine) est en train de conduire une expérience en matière de coopération décentralisée, suivant des discussions engagées sous l’administration de Carline Simon en 2004.

Des maires haïtiens ont déjà visité leur homologue américain dans le cadre de ces liens d’amitié, selon Joseph A. DesMaret.

D’ici peu, des sessions de formation sur la gestion d’une commune seront convoquées aux Etats-Unis d’Amérique à l’intention des maires haïtiens.

La communauté de Spring Valley a aussi fourni de l’aide scolaire et médicale à des enfants et adultes notamment dans la localité de Varreux à Cité Soleil, grande agglomération populaire à la sortie nord de la capitale. Des kits scolaires ont été distribués aux enfants et des consultations gratuites ont eu lieu à travers des cliniques mobiles qui seront bientôt éparpillées dans tout le pays. [do rc apr 30/11/2007 12 :30]