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Haïti/Décentralisation : L’Union européenne tente de rassurer sur son engagement

Saint-Marc (Haïti), 30 nov. 07 [AlterPresse] --- Le chef de la Délégation européenne en Haïti, Francesco Gosetti di Sturmeck, renouvelle l’engagement de l’Union européenne d’accompagner le processus de décentralisation préconisée par la Constitution haïtienne du 29 mars 1987.

« Nous sommes certainement déterminés à accompagner ce processus », déclare à l’agence en ligne AlterPresse le principal représentant de la Commission européenne en Haïti, qui tente de rassurer la population haïtienne quant au soutien de l’UE dans cette démarche vers le développement durable.

Gosetti, qui participe à la 23e Conférence mondiale des maires, du 28 novembre au 2 décembre 2007, au Club Indigo non loin de la ville de Saint-Marc à 120 kilomètres au nord de Port-au-Prince), note une certaine détermination à entamer, en Haïti aujourd’hui, une nouvelle direction en matière de gestion nationale.

C’est un signe qui montrerait, chez les autorités haïtiennes, une volonté de travailler vers le progrès économique et social.

« Renforcer les municipalités » c’est le thème central de cette conférence financée, notamment par l’Union européenne et l’Etat haïtien. Les 140 communes haïtiennes, représentées à ces assises auront, pour la plupart, la possibilité d’amorcer dans un processus de coopération décentralisée avec des communes étrangères.

Francesco Gosetti considère la contribution de l’UE à cette manifestation comme un devoir [de l’Union européenne] d’accompagner le pays dans ses efforts de développement.

« La décentralisation est un processus qui va demander plusieurs années avant véritablement de se consolider en Haïti », estime le chef de la délégation de l’UE qui précise que « la décentralisation est une technique », et non pas la seule.

« Le pays a une appréciation du choix de la décentralisation » qui correspond à ses prescrits constitutionnels, soutient Francesco Gosetti, tout en se référant aux modèles malien, français, colombien et américain présentés aux participants à la 23e Conférence des maires.

Le modèle malien a bénéficié du soutien financier de l’Union européenne. Du nombre des participants figure des représentants du Mali à cette 23e édition du grand rendez-vous des maires.

Le modèle de décentralisation applicable à Haïti devra tenir compte de la réalité du pays, selon Paul Antoine Bien-Aimé (ministre haïtien de l’Intérieur et des collectivités territoriales) qui ne voit pas comment on pourrait importer un modèle de décentralisation d’un pays à l’autre.

Le titulaire des collectivités territoriales prône plutôt un véritable débat national pour doter le pays d’instruments légaux capables de rendre effective la décentralisation.

« Nous sommes sur la voie de la décentralisation à partir du moment où l’on commence à appliquer les prescrits de la constitution de 1987 », déclare Paul Antoine Bien-Aimé.

Les travaux de la 23e Conférence mondiale des maires vont être clôturés dans la soirée du 30 novembre 2007 par le premier ministre Jacques Edouard Alexis et le ministre Paul Antoine Bien-Aimé.

Le lendemain [1er décembre], une délégation de 50 personnes doit se rendre à la Citadelle Laferrière [Milot, à plus de 250 kilomètres au nord de la capitale] pour évaluer les opportunités d’affaires offertes par Haïti dans plusieurs secteurs, dont le tourisme.

Les représentants de maires [noirs] du Sud des Etats-Unis d’Amérique et les autres délégués étrangers iront eux aussi à la Citadelle Henri Christophe [du nom de son bâtisseur et aussi héros de l’indépendance nationale en 1804], selon les explications fournies à AlterPresse par Joseph Anthony DesMaret, maire adjoint de Spring Valley, originaire d’Haïti. [do rc apr 30/11/2007 11 :00]