P-au-P., 27 nov. 07 [AlterPresse] --- « Nous sommes surpris d’apprendre que 50 pour cent de la migration interne converge vers l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Nous avons aussi relevé un problème très sérieux en terme de démographie. Car nous avons déjà à peu près douze mille habitants au kilomètre carré dans l’aire métropolitaine ».
Le maire de Tabarre, Frantz Théodate, s’exprimait ainsi en marge d’un atelier de formation autour du thème “Transition démographique, décentralisation et lutte contre la pauvreté”.
Le Réseau national population et développement (RNPD) a organisé cette activité de concert avec l’Association des maires du département de l’Ouest (AMO) et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), le 9 novembre 2007, à Port-au-Prince.
Est-ce que les Conseils municipaux - qui sont au fait des gouvernements locaux - sont bien imbus de la décentralisation, problématique qui occupe une bonne place au sein de la Constitution ? En attendant que la décentralisation et la déconcentration se concrétisent, qu’est-ce que les maires peuvent faire en regard des services qu’ils sont censés fournir à la population ?
Ce sont le diverses préoccupations que l’atelier a voulu adresser, souligne le président du Réseau national population et développement.
Louis Michelot Pierre mentionne d’autres questions liées aux implications de la décentralisation en terme de formation des élus locaux, de planification de leur territoire, et en terme de projets qui répondent à des besoins spécifiques ressentis ou exprimés dans la commune.
« A partir de cette présentation - Transition démographique, inégalité et pauvreté – nous leur avons transmis des données dont ils peuvent se servir dans le cadre de la prise de décisions », a martelé Michelot.
Le maire d’une commune est quelqu’un qui gère un espace donné et un ensemble de services destinés à la population occupant le dit espace. Pour ce faire, il a besoin d’une panoplie d’informations relatives entre autres à l’état de la population et (à) la nature des services attendus par celle-ci.
Comment joindre la théorie à la pratique ?
À Tabarre par exemple, le maire dit disposer déjà de plusieurs éléments d’appréciation comme la quantité de gens vivant dans la commune (156 mille habitants) et la superficie de la commune. En outre, Frantz Théodate dit agir en synergie avec les autres communes entourant Tabarre.
« Pour chaque action que nous entreprenons, en amont par exemple, nous avons Pétion Ville ; en aval, nous avons Cité Soleil, et jusqu’à côté de nous, nous avons Croix-des-Bouquets et Delmas. Donc, il est bon d’avoir des données, non seulement au niveau de sa commune, mais de tout qui est dans sa périphérie ou dans sa région », ajoute le maire de Tabarre.
Tout en se consolant d’avoir des éléments d’appréciation concernant sa commune, Frantz Théodate évoque le flou à propos de la délimitation qui constitue un handicap de taille. Ce problème découlerait du fait que Tabarre et Cité Soleil, sont des extractions du Grand Delmas.
« Jusqu’ici, les procédures à ce niveau ne sont pas achevées (administrativement parlant). Ce qui fait que les données disponibles sont des données agrégées au niveau de Delmas. Et que à Tabarre et à Cité Soleil, nous n’avons pas de données d’appréciation ».
Frantz Thédate dit consentir des efforts pour qu’il puisse disposer des données nécessaires à la prise de bonnes décisions.
Le Réseau national population et développement envisage de reprendre cette formation à l’intention des autres associations de maires basées dans tout le pays. Car, selon le président du RNPD, « sans information, vous ne pouvez pas diriger ».
En ce sens, le maire de Tabarre caresse l’idée de créer, à travers l’Association des maires du département de l’Ouest (AMO), une base de données et une base de gestion uniforme pour toutes les mairies.
Les mairies pourraient alors échanger plus facilement des informations et les démarches des municipalités auprès du pouvoir central et des organisations internationales auraient plus d’échos. [vs gp apr 27/11/07 09:00]
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Cet article fait partie d’une série intitulée « Nou tout konte » et réalisée avec le concours du Fond des Nations-Unies pour la Population (UNFPA). Dans ce cadre, des chroniques radios hebdomadaires sont également diffuées sur Radio Kiskeya suivant l’horaire ci-dessous :
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