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Haïti/Union européenne : 14 millions d’euros pour améliorer la qualité de l’éducation

P-au-P, 20 nov. 07 [AlterPresse] --- Le gouvernement haïtien et l’Union européenne (UE) ont signé, ce 20 novembre 2007, une convention de financement d’un montant de 14 millions d’euros pour améliorer la qualité de l’éducation en Haïti, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.

Cette contribution de l’UE constitue la deuxième phase du Programme d’appui au renforcement de la qualité de l’éducation (Parqe) dont la première version a permis de construire 17 écoles fondamentales d’application et centres d’appui pédagogique (Efacap) dans des départements ciblés, à savoir le Sud, la Grande Anse, le Nord et le Centre.

Tout en attirant l’attention sur les Efacap construites, le premier ministre Jacques Édouard Alexis indique que le Parqe I a permis de faire une avancée significative en matière de l’offre de l’éducation.

« Le Parqe II va nous permettre de compléter l’engagement qui a été pris au chapitre de l’accès, au chapitre de l’offre publique », affirme Jacques Édouard Alexis tout en précisant que ce programme sera beaucoup plus accentué sur la qualité de l’éducation.

La carence criante de ressources humaines qualifiées dans le pays n’est pas seulement quantitative, mais qualitative, estime le chef du gouvernement.

« Il y a urgence de porter l’action, dès les premières années de l’école, sur les déterminants qui vont permettre à l’éducation en Haïti d’être cataloguée, d’être reconnue comme étant une éducation de qualité », soutient Jacques Édouard Alexis qui intervenait à la signature de cette convention au bureau du Premier ministre le mardi 20 novembre 2007.

Saluant le support de l’UE à Haïti, notamment dans le secteur de l’éducation. Alexis croit que des efforts immenses doivent être consentis dans ce secteur pour permettre au pays de se doter de ressources humaines qualifiées.

Pour sa part, conscient de l’énormité des défis dans un pays où les jeunes constituent la majeure partie de la population, le chef de la délégation de la Commission européenne, Francesco Gosetti di Sturmeck, réaffirme l’engagement de l’UE d’encadrer Haïti dans le domaine de l’éducation.

« A nos yeux, c’est clair que le futur du pays dépend de la qualité de l’éducation » offerte à ces jeunes, fait ressortir le diplomate européen qui considère la réussite de la première phase du Parqe comme un meilleur exemple de coopération entre l’UE et Haïti.

Le moment est venu, selon Gosetti, de consolider les efforts déjà déployés dans ce domaine.

Grâce à ce programme d’appui au renforcement de la qualité de l’éducation, plus de 300,000 manuels scolaires ont été distribués en septembre 2007 dans le cadre de la rentrée académique 2007-2008, signale le chef de la délégation de la Commission européenne.

Le Parqe va travailler au renforcement des 17 Efacap construites dans la phase I du programme, promet Gabriel Bien-Aimé, ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp).

Dans le Parqe II, l’accent sera mis sur 4 grandes composantes : la qualité des maîtres, pour laquelle des enseignants bénéficieront chaque année d’un minimum de 15 jours de formation en terme de recyclage, la qualité des écoles en matière d’infrastructures et de performances, le phénomène des enfants sur-âgés et le renforcement institutionnel.

« Nous allons travailler avec des méthodes nouvelles dans le but de réduire, pour ne pas dire éliminer, le phénomène [des sur-âgés]", annonce Gabriel Bien-Aimé.

Ce nouveau programme de l’UE avec Haïti s’étendra sur une période de 3 ans et vise à accompagner les efforts du gouvernement dans la mise en œuvre du Programme national d’éducation et de formation ainsi que de la stratégie « Éducation pour tous ».

Il ne s’agit pas d’un prêt de l’Union européenne à Haïti : « c’est un don que l’Etat n’aura pas à rembourser », précise le titulaire de l’éducation nationale.

Gabriel Bien-Aimé donne la garantie que ce fonds sera utilisé à bon escient au profit de l’élève haïtien, le principal bénéficiaire.

« Cet argent consenti par l’Union européenne sera géré en bon père de famille, la transparence sera de mise », tente de rassurer le ministre de l’éducation.

Dans la foulée, le premier ministre Alexis déclare attendre avec impatience la ratification de la loi devant régir l’Office national de partenariat en éducation (Onape). Lequel projet de loi a été ratifié en septembre 2007 par la chambre des députés. [do rc apr 20/11/2007 14 :20]