P-au-P, 9 nov. 07 [AlterPresse] --- Les autorités haïtiennes vont pouvoir se doter d’une nouvelle loi pour effectuer des réformes en profondeur dans le système de l’adoption des enfants en Haïti, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Un avant-projet de loi, qui sera bientôt déposé au Parlement pour les suites nécessaires, est présenté comme un outil indispensable à la réforme de l’adoption, selon Gérald Germain, ministre des affaires sociales et du travail (Mast).
« Les adoptants doivent avoir au moins seize ans de plus que l’enfant qu’ils veulent adopter », lit-on à l’article 7 de cet avant-projet de loi stipulant, en son article 4, que les femmes célibataires, âgées de 35 ans révolus, sont libres d’accès à l’adoption d’un enfant.
Un atelier de validation de l’avant-projet de loi a eu lieu, à Port-au-Prince, le mercredi 7 novembre 2007 en présence de fonctionnaires haïtiens du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) ainsi que de représentants d’organismes de droits humains et des responsables de crèches.
A l’initiative de l’Institut du bien-être social et de recherche (Ibesr), un processus de révision du cadre légal, traitant de l’adoption en Haïti, a été conduit en Haïti durant une période de 9 mois par des experts en la matière. Ces travaux ont bénéficié du soutien de l’Unicef et de l’organisation internationale « Terre des hommes ».
Saluant l’aboutissement du travail de révision des textes légaux relatifs à l’adoption, lequel devrait refléter les normes internationales en vigueur, le ministre des affaires sociales Gérald Germain assure de l’engagement de son ministère à soutenir les démarches en cours.
« J’espère que cette rencontre permettra de valider cet avant-projet de loi qui pourra être déposé au parlement (…) Je vous donne la garantie que le ministère des affaires sociales tiendra compte des recommandations qui seront adoptées », promet Germain.
L’atelier de validation de l’avant-projet de loi, pour réformer le processus de l’adoption en Haïti, entre dans le cadre d’initiatives visant à renforcer les capacités de contrôle de l’Etat haïtien dans le domaine de l’adoption, selon Gabrielle P. Beaudin, directrice générale de l’Ibesr.
Il était temps pour l’Institut du bien-être social et de recherches de se doter des moyens de régulation du système d’adoption qui est une question d’intérêt national, estime la fonctionnaire haïtienne.
Gabrielle Beaudin souhaite que les discussions entamées soient fructueuses et permettent de déboucher sur un instrument légal plus performant et plus actuel, capable de corriger le système d’adoption en Haïti.
Teresa de la Torre, coordinatrice de programme à l’Unicef, se déclare « fière d’accompagner ce processus » appelé à mieux contrôler le système d’adoption en Haïti. A son avis, la majorité des cas d’adoption en Haïti ne respecte pas les normes.
« Cette séance de validation est d’un apport capital pour le processus d’accomplissement de l’avant-projet de loi sur l’adoption en Haïti », admet Teresa de la Torre.
La loi traitant de l’adoption en Haïti, d’essence duvaliériste et remontant au 4 avril 1974, ne répond pas aux nouveaux principes et normes de protection des enfants édictés par des instruments internationaux, selon les différents intervenants à l’atelier du 7 novembre 2007.
Des études révèlent que la majorité des adoptions internationales, faites en Haïti, ne respectent pas les droits élémentaires de l’enfant et les principes fondamentaux en matière d’adoption internationale.
Récemment, une cinquantaine d’enfants confiés à un orphelinat du nom de « Souris d’Amour », ont été remis à leurs parents après avoir passé deux ans dans cette crèche. Ces enfants, retournés à Jérémie (Grande Anse, Sud-Ouest d’Haïti), ont été pour la plupart méconnaissables, leur état de santé s’étant dégradé, suivant les informations disponibles. [do rc apr 09/11/2007 10:00]