Actualisé le 7 nov. à 16:00
P-au-P, 07 nov. 07 [AlterPresse] --- Les autorités judiciaires haïtiennes ont entamé une investigation sur l’attaque armée perpétrée, dans la soirée du mardi 6 novembre 2007, contre les locaux de la station privée Radio Télé Ginen à Delmas (nord-est de la capitale), qui a fait une blessée par balles, informe le responsable de l’information Joël Labady, joint au téléphone par l’agence en ligne AlterPresse.
Une femme, habitant dans les parages, blessée au cours de l’agression armée, se trouve sous attention médicale depuis mardi soir. Aucun membre du personnel de Radio Télé Ginen n’a été touché.
Cependant, un minibus de la station a été atteint par les projectiles qui ont laissé des impacts sur la façade principale de Radio Télé Ginen à Delmas 31.
15 « creux » créés par les projectiles ont été identifiés par le commissaire de police de la municipalité de Delmas, Carl Henri Boucher, selon qui les balles proviendraient d’armes de guerre T65 et de calibre 9 mm, rapporte à AlterPresse le journaliste Labady.
Suivant les propos soulignés par le confrère, le commissaire Boucher estime également que plusieurs inconnus auraient commis l’attaque armée au vu des premiers indices relevés.
Un juge de paix a dressé, ce mercredi matin 7 novembre 2007, un procès-verbal de constat des faits enregistrés sur le local de Radio Télé Ginen aux environs de 7:35 pm locales (0 :35 Gmt ou temps universel Tu) mardi soir 6 novembre.
A noter qu’à l’heure signalée, mardi soir 6 novembre 2007, les habitants de Delmas ont été alertés par des rafales inhabituelles d’armes. Mais, personne n’a pu savoir d’où provenaient les tirs nourris ni ce qui se passait réellement.
« Notre station n’a pas été menacée auparavant, mais l’attaque armée perpétrée, qui nous ciblait, ne serait pas isolée », considère le journaliste Joël Labady dans les déclarations faites à AlterPresse.
« Nous attendons les résultats de l’enquête annoncée par les autorités », dit-il.
Pour sa part, l’association des médias indépendants d’Haïti (Amih), dont fait partie la station Radio Télé Ginen, exige des autorités haïtiennes la réalisation d’une enquête sérieuse, dans une note acheminée le 7 novembre à AlterPresse.
Tout en déplorant l’attentat perpétré dans la soirée du mardi 6 Novembre 2007 contre un de ses membres et en refusant de se soumettre à aucune forme d’intimidation, les médias regroupés au sein de l’Amih « renouvellent leur détermination à continuer à informer en toute impartialité ».
Par ailleurs, l’organisme de défense des journalistes Reporters sans frontières (Rsf) exprime de vives inquiétudes quant aux menaces de mort dont fait l’objet, depuis le 25 octobre 2007, le journaliste Joseph Guyler Delva, directeur de la « commission indépendante d’appui aux enquêtes sur les assassinats de journalistes » (Ciapeaj), créée le 10 août 2007 à l’initiative de l’organisation SOS Journalistes et du président René Garcia Préval.
Animateur d’un programme matinal sur Radio Mélodie FM à Port-au-Prince, Delva est également correspondant en Haïti de la BBC, de l’agence Reuters, de la Caribbean Media Corporation et de Haitian Times, basé à New York.
La société interaméricaine de Presse (Sip) souligne elle aussi (dans un rapport d’octobre 2007) le fait que les journalistes continuent d’être en Haïti une cible facile pour les bandes armées et les délinquants.
Le 16 mai 2007, Alix Joseph a succombé à cette violence organisée. Alix Joseph, qui avait 38 ans, était le directeur et un animateur populaire de Radio Provinciale dans la région des Gonaïves, à 171 kilomètres au nord de Port au Prince, rappelle la Sip. [kj cd rc apr 07/11/2007 9 :30]
Consulter +
