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Haïti/Genre : La Sofa réclame des dispositions sévères contre la violence faite aux femmes

à l’occasion de son vingt-et-unième anniversaire d’existence

P-au-P, 07 nov. 07 [AlterPresse] --- La Solidarité des femmes haïtienne (Sofa) exige de l’Etat haïtien des dispositions drastiques contre la violence faite aux femmes dans le pays, à l’occasion d’un ensemble d’activités de sensibilisation devant marquer son vingt-et-unième anniversaire de fondation, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.

Ces activités vont avoir lieu dans l’objectif d’encourager la population à exiger des autorités compétentes des mesures sévères pour éradiquer la violence faite aux femmes affirme Olga Benoît, dirigeante de la Sofa, qui dévoilait, le mardi 6 novembre 2007, un chronogramme d’activités en relation avec le vingt-et-unième anniversaire de l’organisation de promotion des droits des femmes.

Conférences-débats, manifestations publiques et culturelles, projections de films ayant trait à la violence faite aux femmes, et présentation de pièces de théâtre, telles « Les Monologues du vagin » (Pawòl Bòbòt, en Créole) de la dramaturge américaine Eve Ensler figurent au programme.

Tout en stigmatisant le système capitaliste néo-libéral, « un malaise pour l’avancement de la société haïtienne », la Solidarité des femmes haïtiennes préconise un renforcement de la lutte contre le système patriarcal qui constitue, selon elle, une arme utilisée par certaines gens pour maintenir les femmes dans la domination.

« Nous voulons aussi insister sur la nécessité pour l’Etat haïtien de mobiliser plus de ressources afin de mener des actions efficaces contre la violence faite aux femmes », indique Olga Benoît lors de la conférence de presse du 6 novembre 2007.

Les activités commémoratives des 21 ans de la Solidarité des femmes haïtiennes vont du 10 novembre au 10 décembre 2007, selon les précisions de Cléanne Louissaint, une des responsables de l’organisation.

« Le problème de la violence faite aux femmes ne concerne pas seulement les femmes, mais tous les secteurs de la société », estime Louissaint.

Marie Louinèse Dauphin, de la cellule Femmes paysannes de la Sofa, signale un ensemble de cas de violence sexuelle enregistrés notamment dans la Grande Anse (Sud-Ouest d’Haïti), pour la plupart restés impunis, selon l’activiste féministe.

Responsable de la section Femmes des quartiers populaires au sein de la Sofa, Ginette Joseph fait état de l’implantation par la Sofa de 21 centres d’accueil et d’accompagnement des femmes victimes de violence dans plusieurs communes du pays, dans le cadre de la lutte contre la violence spécifique faite aux femmes.

Cela s’inscrit, selon Ginette Joseph, dans la politique de santé pour les femmes de l’organisation.

La militante féministe relate également divers cas d’abus sexuels dont sont victimes des femmes dans le quartier de Martissant (banlieue sud de la capitale haïtienne). A titre d’exemples, elle dénonce les cas de viol sur des mineures, perpétrés par des soldats sri lankais de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah).

Ces casques bleus, aux dires de Ginette Joseph, auraient l’habitude d’offrir la somme de 5 dollars américains aux femmes et filles de Martissant en contrepartie de relations sexuelles.

Dans ce contexte, Olga Benoît exige la poursuite de ces militaires impliqués dans des actes de viols en Haïti.

Le samedi 3 novembre 2007, quelques 108 soldats du bataillon sri lankais ont été rapatriés par les Nations Unies à la suite d’un rapport d’enquête faisant état de leur implication dans des abus sexuels sur des mineures haïtiennes. Ce rapport n’a toutefois pas été rendu public. [do rc apr 07/11/2007 0:00]