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Haïti : Menaces de mort à l’encontre de promoteurs de droits humains

à la suite de l’arrestation d’un présumé violeur

P-au-P, 24 oct. 07 [AlterPresse] --- À la frontière haïtiano-dominicaine à Savanette (Centre du pays), des militants de droits humains font l’objet de menaces de mort pour avoir dénoncé un cas de viol perpétré sur la personne d’une fille handicapée physique et mentale de 26 ans, le 8 septembre 2007, informe le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) dans une note acheminée à l’agence en ligne AlterPresse.

Dérilus Mérilus ainsi que des moniteurs du Comité de droits humains de Savanette sont dans la ligne de mire des proches d’un présumé auteur de cet acte, d’abord arrêté puis relâché par la suite. Les interventions de Mérilus ont permis la réincarcération du présumé violeur.

Depuis cette nouvelle décision judiciaire, les menaces de mort se sont multipliées à l’endroit de Dérilus Mérilus et d’autres membres du comité de droits humains de Savanette. Pourtant, les autorités judiciaires, bien qu’étant au courant de ce fait, restent passives, dénonce le Garr.

Le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés déclare exprimer sa solidarité envers ces activistes de droits humains, engagés depuis plusieurs années dans la promotion et la défense des droits humains à la frontière haitiano-dominicaine.

« Les menaces contre les défenseurs de droits humains constituent un danger pour la démocratie et la sécurité de l’ensemble de la population », rappelle le Garr dans cette note transmise à AlterPresse.

L’organisme de promotion des droits des migrants exhorte les autorités haïtiennes à tenir compte de ces menaces en adoptant des mesures de protection en faveur des militants persécutées et « en poursuivant les auteurs de ces menaces qui mettent gravement en danger le travail de défense des droits humains, mené par des bénévoles tout au long de la frontière ».

Le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés met également en garde contre toutes démarches, qui pourraient entraver la procédure judiciaire enclenchée contre le présumé auteur du viol en vue de faire justice à la victime.

Depuis plusieurs mois, le Garr affirme relever une augmentation des plaintes pour viols, notamment sur des filles mineures au niveau de la frontière entre Haïti et la République Dominicaine.

Quelques 37 comités haïtiens et dominicains composent le Réseau frontalier Jeannot Succès (Rfjs) existant depuis 2001. Ces comités veillent au respect des droits humains à la frontière haïtiano-dominicaine et accompagnent les victimes de violations dans leur quête de justice. [do rc apr 24/10/2007 14 :40]