P-au-P., 15 août. 03 [AlterPresse] --- Environ 300 délégués des mouvements de jeunes, de femmes et des mouvements sociaux de diverses régions d’Haïti ont pris part à Port-au-Prince, les 14 et 15 août, à un forum national, en préparation de la 3ème Assemblée des Peuples de la Caraïbe (APC), prévue du 20 au 24 août au Cap-Haitien, Nord du pays.
L’ensemble des résolutions débattues à ce forum est traversé par la volonté de poursuivre la mobilisation régionale au delà de l’assemblée, de manière à conserver la dynamique initiée dans le cadre du processus d’organisation de l’évènement. Les jeunes et les femmes ont plaidé en faveur de leur meilleure intégration aux sphères d’activités et de prise de décision et contre la discrimination sous toutes ses formes.
Parmi les autres points forts relevés dans ces résolutions, figurent la question de l’intégration nationale, celle de l’unité de la Caraïbe et la volonté de lutter contre la globalisation néolibérale. Les résolutions ont appelé à un « front commun » contre le néolibéralisme.
Evoquant l’image d’une pendaison, un rapporteur a affirmé que « la globalisation néolibérale est une corde à notre cou. Si nous leur laissons le temps de le nouer et de tirer le support sur lequel on est debout, on va tous mourir ». Il a du même coup remis en question la tradition occidentale, invitant à « tenir compte » du savoir et des pratiques populaires ainsi que de l’héritage culturel ancestral.
Il faut, a dit un autre rapporteur, « combattre l’image que le blanc nous donne de nous-même, suscitant notre honte et nous amenant à singer le blanc. »
Les résolutions haïtiennes seront présentées à l’APC au même moment que les celles issues de divers pays de la Caraïbe, a fait savoir William Jeanty, membre du Comité Exécutif National (CEN). En général, a-t-il précisé, ces résolutions seront « basées sur la situation spécifique de chaque pays et les efforts consenties par les forces vives nationales pour trouver des solutions à leurs problèmes. »
Le forum national avait débuté le 14 août, date marquant le 212ème anniversaire de la cérémonie du Bois Kayiman (Nord), première tentative d’unifier les esclaves pour entreprendre la guerre de libération. « C’est un symbolisme très fort », a affirmé Alzy Henrillot, un autre membre du CEN.
« De la même manière qu’en 1791 nos ancêtres ont pu trouver un terrain d’entente, nous pensons qu’aujourd’hui ce type d’entente est possible entre de nouveaux secteurs, portés par une nouvelle vision », a déclaré Alzy Henrillot. D’importantes manifestations culturelles et symboliques sont prévues sur le site du Bois Kayiman, a-t-il ajouté. [gp apr 15/08/2003 21:45]