A Cabaret, à environ une trentaine de kilomètres au nord de Port-au-Prince, une semaine après les inondations dévastatrices provoquées par la rivière Béthel dans l’après-midi du mercredi 10 octobre 2007, les secours continuent de se manifester en faveur de la population sinistrée. Dans les différents abris provisoires, chacun bénéficie d’un kit d’articles de toilettes et de nourriture, mais la frustration est encore et toujours au rendez-vous !
Cabaret (Haïti), 19 oct. 07 [AlterPresse] --- Mère de quatre enfants, Yanick, une femme dans la vingtaine, a vu sa maison – une cahute au toit de chaume – complètement détruite par les eaux dévastatrices du mercredi 10 octobre 2007.
A l’École nationale Béthel, elle trouve refuge depuis plusieurs jours, grâce aux diligences des autorités municipales, avec ses protégés, parmi eux un bébé de 9 mois, constate sur place l’agence en ligne AlterPresse.
« Je n’ai pas de demeure, je suis abandonnée avec quatre enfants sous ma responsabilité », affirme-t-elle, l’air désenchanté, au reporter d’AlterPresse.
Avec un nourrisson dans ses bras, Yanick se réjouit d’avoir bénéficié d’une distribution de nourriture et d’articles de toilette, réalisée le 16 octobre 2007 par l’organisation humanitaire World Vision.
« Je n’ai jamais pensé si je pouvais être parmi les bénéficiaires de cette aide importante, pour nous qui sommes victimes de ces inondations », soutient la jeune femme habitant cette commune située à quelques 35 kilomètres de Port-au-Prince.
Plus de 110 familles, logées à l’École nationale de Béthel, ont pu bénéficier de cette distribution de la World Vision. Des laines, vêtements, chaussures et batteries de cuisine sont déjà distribués dans la commune de Cabaret par cette organisation internationale, selon Elvire Douglas, coordinatrice des affaires humanitaires à la World Vision.
« Cette distribution, qui touche 113 familles, a été réalisée en partenariat avec les autorités municipales », ajoute Elvire Douglas qui précise qu’« aucun vêtement usagé » n’a été donné aux sinistrés.
« Nous autres, nous venons ici juste pour faire une petite distribution. Nous n’avons pas beaucoup de choses, nous sommes en mesure d’assister seulement les personnes dont les maisons ont été détruites », indique, pour sa part, un responsable local de la Croix-Rouge haïtienne, qui a requis l’anonymat.
Sur un autre site, la World Vision a également fourni de l’aide à plus de 50 familles sinistrées, suivant le constat fait par AlterPresse.
Durant tout le processus, certaines personnes n’ont pas caché leur insatisfaction tout en invitant les organisations humanitaires à identifier les vraies victimes.
« Ma maison a été détruite, je ne peux même pas donner à manger à mes enfants. Pourtant, ils disent venir à notre secours », se plaint une jeune dame, totalement épuisée.
« La distribution a été réalisée suivant les listes qui nous ont été soumises. Il peut toujours y avoir de frustration. Ce qui est sûr, c’est que nous ne pouvons pas toucher tout le monde », rétorque Elvire Douglas.
Joseph Smith Dorélus, inspecteur municipal, ajoute, quant à lui, que la Mairie de Cabaret a jusqu’à présent fait ce qui est de sa compétence.
« Les distributions sont jusqu’à présent assurées de manière équitable, dans l’ordre et la discipline », précise-t-il.
Dorélus fait état de 26 cadavres déjà recensés par les autorités locales. Cet inspecteur municipal dit n’avoir pas encore de chiffre exact sur le nombre de personnes disparues à déplorer.
En pénétrant sur la cour de l’École nationale de Béthel, force est de remarquer que la plupart des personnes hébergees dans le site sont des enfants de tout âge. A elle seule, Lèlène, une femme dans la cinquantaine, a 6 enfants. C’est la même chose pour Midrène, dont la bicoque a été complètement détruite par les eaux en furie.
L’École nationale de Béthel est pour l’heure transformée en une « garderie provisoire » où des progénitures de toutes catégories d’âge confondues trouvent refuge depuis la catastrophe du mercredi 10 octobre 2007.
Chaque jour, ce sont de bons samaritains qui volent à leur secours. L’aide nationale et internationale arrive lentement.
Tandis qu’il y a urgence dans la demeure : la population est aux abois, les enfants doivent retourner à l’école dans un laps de temps. Conscients, responsables d’organisations humanitaires, autorités locales, entre autres, appellent à la solidarité de tous les secteurs du pays. [do rc apr 19/10/2007 0:00]