P-au-P., 18 oct. 07 [AlterPresse] --- Des mouvements sociaux se mobilisent et demandent un moratoire de 3 ans sur la signature des Accords de partenariat économique (Ape) entre l’Union européenne et les pays Afrique Caraïbe Pacifique (Acp), alors que s’ouvre ce 18 octobre, à Port-au-Prince, la 15e session ministérielle du Cariforum (la Communauté économique de la Caraibe – Caricom – et la République dominicaine).
Quelques centaines de personnes ont participé le 16 octobre à une marche pacifique convoquée par la coalition d’organisations et réseaux sociaux dénommée « Bare Ape » (Halte aux Ape) et ont demandé au gouvernement de « refuser de signer les APE et réclamer un moratoire de 3 ans permettant de développer un processus de consultations inclusif, transparent et véritablement participatif ».
Après avoir silloné plusieurs rues de la capitale et effectué un stop devant le palais présidentiel, le convoi s’est rendu aux abords du Caribe convention center (Juvénat, périphérie est) où se déroulent les réunions du Cariforum.
Ouvrant la marche, on pouvait lire sur une grande banderole noire : « Quel partenariat ? Pour quel développement économique ? ». Des participants portant des t-shirts du « Bare Ape » exhibaient des pancartes aux slogans anti-néolibéraux. « Le marché libre n’apporte jamais le développement », « le marché libre augmente la misère », « protégeons notre marché local » sont parmi les revendications qu’ont fait valoir les manifestants.
Dans son message, la coalition anti Ape déclare que gouvernement devrait « solliciter que l’on tienne compte de notre statut de PMA et invoquer la notion de traitement spécial et différencié tant au niveau de ses relations avec les pays de la Caraïbe que dans le cadre de ses relations avec d’autres régions ».
La coalition Bare Ape suggère au gouvernement de « profiter du Tarif extérieur commun (Tec) en application au sein de la Caricom en vue de protéger sélectivement les filières de production à forte potentialité ». Des listes d’exclusion « devraient être discutées avec tous les secteurs du pays et tenir compte de nos potentialités à moyen terme »
Les mouvements sociaux estiment que le délai imparti pour la signature des Ape avant la fin de l’année « ne permet pas de travailler sérieusement sur la liste des produits exclus de la libéralisation et nous pensons qu’il faut sortir de ce dogme de libéralisation progressive ».
Le gouvernement devrait « s’engager au plus vite dans un processus de définition d’une stratégie nationale de relèvement et de développement » avec la participation de tous les secteurs. « C’est seulement sur la base de cette stratégie que nous serons en mesure de définir une stratégie d’intégration régionale au niveau de la Caraïbe et des éléments cohérents dans le cadre de nos échanges avec l’extérieur », soutiennent les organisation et réseaux membres de la coalition Bare Ape. [gp apr 18/10/2007 12:00]