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Haïti-UE : 26 millions d’euros sous forme d’appui budgétaire direct et non ciblé

P-au-P, 12 oct. 07 [AlterPresse] --- Vingt-six (26) millions d’euros, c’est le montant total d’une convention de financement budgétaire paraphée entre le gouvernement haïtien et la délégation de l’Union européenne en Haïti (UE).

La signature de cet accord a eu lieu le vendredi 12 octobre 2007 à la Primature (Bureau du premier ministre) en présence des ambassadeurs de pays contributeurs de l’Union européenne et de membres de la Presse, dont un journaliste de l’agence en ligne AlterPresse.

Ces 26 millions d’euros, qui seront décaissés en deux tranches respectives de 15 millions et 10 millions d’euros, contribueront à atténuer le gag de financement du budget des deux prochains exercices fiscaux (2007-2008 et 2008-2009), selon les clauses de cette convention.

Le reste, 1 million d’euros, sera alloué à l’assistance technique au ministère de l’économie et des finances (Mef) pour la mise en œuvre du programme de réformes macro-économiques.

Pour le premier ministre Jacques Édouard Alexis, ce geste des pays contributeurs de l’UE fait suite aux engagements pris par les donateurs internationaux à la conférence de juillet 2006 qui s’était déroulée à Port-au-Prince.

« Avec la signature de cette convention, force est de reconnaître que nous sommes en train d’engranger le fruit de la compréhension » des bailleurs de fonds internationaux, estime Alexis.

Le chef du gouvernement haïtien tient à préciser que cet accord, paraphé avec les représentants de l’UE en Haïti, concerne un programme d’appui budgétaire visant à faciliter la poursuite de la mise en œuvre des réformes initiées depuis l’année 2004.

Ces réformes, à en croire Alexis, doivent contribuer à l’amélioration de la gestion publique, à la lutte contre la pauvreté en utilisant des instruments modernes.

« Cet appui budgétaire permettra au gouvernement d’améliorer le fonctionnement du secteur public par le renforcement de sa capacité opérationnelle, afin de fournir un meilleur service à la population », dit le premier ministre haïtien.

Alexis ajoute que ce programme va également encourager son équipe à résoudre certains problèmes et à « renforcer la coordination dans le mécanisme d’appui à la réforme des finances publiques ».

L’aide budgétaire, un instrument de dialogue intergouvernemental

« Nous interprétons l’aide budgétaire comme un instrument de dialogue avec les pays partenaires », indique, pour sa part, Francesco Gosetti di Sturmeck, chef de la délégation de l’UE en Haïti.

Ce dialogue, poursuit le diplomate européen, se fait autour des priorités et des politiques identifiées par le gouvernement.

« Nous avons désormais la possibilité de passer d’une coopération faite de microprojets, généralement basés seulement sur l’urgence, à un partenariat solide avec le gouvernement légitime, basé sur des objectifs mesurables et sur une stratégie cohérente et à long terme », soutient Francesco Gosetti.

Pour le chef de la délégation de l’Union européenne, « la convention signée [ce 12 octobre] n’est qu’un premier pas de cette relation dynamique que le gouvernement d’Haïti entretient avec l’Union européenne ».

Les 26 millions d’euros de l’UE à Haïti ont été octroyés au gouvernement haïtien sous forme d’appui budgétaire direct et non ciblé, selon Gosetti.

Jacques Édouard Alexis reconnaissant envers l’UE

La signature de cet accord de coopération budgétaire a été l’occasion pour le premier ministre haïtien de raffermir les liens de son gouvernement avec l’Union européenne.

Fort de cela, Alexis considère qu’il n’y a pas de preuves plus éclatantes de la confiance installée entre Haïti et l’UE, soulignant que « ce programme d’appui budgétaire (…) démontre que les partenaires composant l’Union européenne apprécient les efforts réalisés par le gouvernement pour remettre de l’ordre dans la maison ».

Les efforts, jusqu’ici consentis par l’UE en faveur d’Haïti, inciteront, d’après Jacques Édouard Alexis, les autres bailleurs de fonds internationaux à tenir leurs promesses envers ce pays des Caraïbes.

Le premier ministre haïtien a, par ailleurs, promis aux pays contributeurs de l’UE que bon usage sera fait des 26 millions d’euros accordés, lesquels aideront les autorités haïtiennes à opérer certaines réformes au niveau des finances publiques du pays et développer, du même coup, des programmes allant dans le sens des principales revendications de la population.

Alexis ajoute que son gouvernement attend de l’Union européenne un effort complémentaire pour pouvoir atteindre les objectifs qu’il s’est fixés dans son document de stratégie nationale pour la croissance et la réduction de la pauvreté (Dsncrp).

Au cours de l’année 2006, Haïti a bénéficié, de l’Union européenne, d’une enveloppe de 60 millions d’euros, dont 10 millions ont été convertis en appui budgétaire.

Pour le 10e Fonds européen pour le développement (Fed), qui va de 2008 à 2012, l’UE envisage de consacrer une enveloppe de 230 millions d’euros pour financer des programmes et projets dans les domaines de l’infrastructure et de la gestion publique. [do rc apr 12/10/2007 14 :25]