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Haïti-Élections : Aucune décision n’est encore prise sur le sort de l’actuel Conseil électoral provisoire, affirment les autorités

P-au-P, 12 oct. 07 [AlterPresse] --- Les autorités haïtiennes affirment n’avoir jusqu’à présent arrêté aucune décision sur l’avenir du Conseil électoral provisoire (Cep) ayant réalisé les élections de l’année 2006, a en substance déclaré ce 12 octobre 2007 le premier ministre Jacques Édouard Alexis.

Contrairement à une annonce faite le 10 octobre par le porte-parole officiel du gouvernement, Joseph Jasmin, ministre chargé des relations avec le parlement, « aucune décision définitive n’est encore prise sur le dossier du Cep », déclare Alexis aux termes de la signature d’une convention d’un appui budgétaire de 26 millions d’euros de l’Union européenne à Haïti, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Le premier ministre admet que les positions sont divergentes concernant le sort réservé à l’actuel conseil électoral, alors que des consultations auprès de divers secteurs, notamment les partis politiques représentés au gouvernement et majoritaires au parlement, suivent leur cours normal.

Alexis rappelle que la Fusion des sociaux-démocrates haïtiens est jusqu’ici le seul parti qui se montre opposé à un éventuel renvoi du Cep.

Le premier ministre annonce pour bientôt la publication de la décision qui sera adoptée par le pouvoir en place et renouvelle l’« engagement ferme » du président René Garcia Préval et de l’équipe gouvernementale d’organiser les prochaines « élections [sénatoriales et indirectes] dans les meilleurs délais possibles pour éviter tout vide institutionnel ».

De son coté, la présidence a émis ce 12 octobre un communiqué ou elle soutient que, dans le cadre des consultations en cours, « toute déclaration publique des participants aux différentes rencontres n’engage qu’eux-mêmes ou les entités qu’ils représentent ».

« Au moment opportun la présidence fera connaître le résultat de ces pourparlers », ajoute le communiqué, lu à la radio par le responsable du bureau de communication de la présidence, Assad Volcy.

Le 10 octobre 2007, le ministre Jasmin, qui est également le responsable de la plate-forme Lespwa (Espoir) le regroupement politique auquel appartient le président René Préval, avait annoncé la mise à l’écart des membres du Cep à l’issue d’un consensus trouvé avec les partis politiques représentés au gouvernement et majoritaires au parlement.

Entre-temps, le Cep a remis ce 12 octobre à AlterPresse un communiqué, dans lequel il dresse un bilan de ses réalisations sans se prononcer directement sur les derniers développements concernant l’existence de l’institution électorale.

Mais la note précise en substance qu’il revient à l’actuel Cep d’organiser les élections au suffrage indirect, encore attendues. Ces joutes concernent les Assemblées municipales et départementales ainsi que les Conseils départementaux et le Conseil interdépartemental.

Selon le Cep, des démarches ont déjà été effectuées dans le cadre de la série des élections indirectes et un avant-projet de loi relatif au Conseil Electoral Permanent a été présenté à l’Executif après consultation avec les partis politiques.

Dans ce communiqué, signé par 6 des 9 conseillers, ces derniers soulignent les étapes importantes de leurs réalisations, notamment : les élections directes, la mise en place de onze (11) bureaux électoraux départementaux et de cent quarante-deux (142) bureaux électoraux communaux, ainsi que l’opération d’inscription des électeurs.

Le Cep estime que la nation peut s’enorgueillir d’une base de données citoyennes et de l’enregistrement de 3,5 millions de citoyens, avec la perspective d’une actualisation permanente de ces données.

« Aujourd’hui, nous ne venons pas revendiquer une quelconque gloriole ni même un satisfecit ; nous voulons simplement clamer ce que nous avons cru être notre mission, ce pour quoi nous avions prêté serment, ce que nous croyons avoir réalisé de notre mieux, avec nos limites certes, mais avec fierté d’avoir jusqu’ici contribué à la mise en place d’importantes instances et institutions de l’Etat devant garantir le fonctionnemment d’un Etat de droit, d’un Etat démocratique », conclut le communiqué. [do kj gp apr 12/10/2007 12 :50]