P-au-P, 10 oct. 07 [AlterPresse] --- Les membres de l’actuel Conseil électoral provisoire (Cep) ont été « mis à l’écart » mardi soir 9 octobre 2007, aux termes des consultations entamées depuis plusieurs jours par le président René Garcia Préval avec les différents secteurs nationaux, confirme à l’agence en ligne AlterPresse Joseph Jasmin, ministre chargé des relations avec le parlement.
« Il y a un consensus qui est trouvé et qui a abouti à la mise à l’écart de ce Cep », déclare Jasmin qui ne veut parler ni de destitution, ni de révocation des membres de ce Conseil électoral provisoire présidé par Max Mathurin.
Cette décision, ayant conduit au renvoi des membres dudit conseil, a été adoptée lors d’une grande réunion tenue mardi soir au Palais présidentiel entre le chef de l’Etat haïtien et les partis politiques représentés au parlement et membres de la coalition gouvernementale, précise le ministre Jasmin.
Deux grandes conclusions ont été retenues à l’issue de cette rencontre. Il s’agit de réfléchir sur la nouvelle composition d’un nouveau Cep pour succéder à celui de Max Mathurin et de déterminer le mandat à attribuer à ce nouveau conseil qui aura éventuellement à organiser les élections indirectes et législatives pour renouveler le tiers du Sénat.
« La formule n’est pas encore trouvée », indique Joseph Jasmin qui pense que la formule à utiliser sortira des multiples réflexions engagées par les secteurs qui ont été consultés à cet effet.
En tant que ministre sans portefeuille, Jasmin est d’avis que ces élections pourraient ne pas avoir lieu avant la fin de l’année 2007, comme le craignaient déjà différents secteurs. Car, selon lui, il y a tout un ensemble de mises en place préalables à l’organisation d’élections dans de bonnes conditions.
L’Organisation du peuple en lutte (Opl), le parti Fusion des sociaux-démocrates (Fusion), le parti Union du pasteur Jean Chavannes Jeune, l’Alliance démocratique (Alyans) de Evans Paul, la plate-forme Lespwa (le regroupement au pouvoir) sont les grands partis politiques ayant pris part à cette dernière rencontre au Palais national.
Les représentants de ces partis, pour la grande majorité, ont exprimé des positions relatives à un remaniement au niveau de ce conseil électoral, selon les explications du professeur Micha Gaillard du parti Fusion
Joint au téléphone par AlterPresse, Micha Gaillard réaffirme son désaccord par rapport à la révocation des membres de l’actuel Cep, tout en reconnaissant que la position exprimée par son parti est minoritaire par rapport à celle des autres partis représentés.
« Nous acceptons d’être minoritaire, mais nous ne représenterons en aucun cas un élément de blocage », soutient le porte-parole de la Fusion des sociaux-démocrates.
Les arguments avancés pour mettre à l’écart le Conseil de Max Mathurin sont peu solides, selon Micha Gaillard qui considère que c’est dans ce même climat que ce Cep avait réalisé les élections de 2006 ayant conduit à l’installation des autorités actuelles d’Haïti.
Depuis sa formation, le Conseil électoral provisoire, qui vient d’être « écarté » en octobre 2007 par l’équipe au pouvoir « en consultation avec des partis politiques », faisait l’objet de nombreuses dénonciations. Des cas de malversations et d’irrégularités ont été évoqués par certains conseillers électoraux.
Des responsables de ce Cep ont même été convoqués à la fois au Parlement et au Parquet du tribunal de première instance de Port-au-Prince autour des questions relatives à ces dénonciations.
Un audit, réalisé par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Csc/ca), a seulement parlé d’irrégularités dans la gestion de ce conseil. [do rc apr 10/10/07 15 :15]