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Démocratie latino-américaine et caribéenne dans l’étau néo-libéral

Par Dominique Batraville

P-au-P., 2 oct. 07 [AlterPresse] --- « La fragilité des démocraties de la région face aux menaces impériales et néo-libérales » suscite des inquiétudes dans divers milieux en Haiti, dans la Caraibe et en Amérique Latine, particulièrement dans les milieux universitaires.

Le constat a été possible lors du colloque organisé en Haïti les 26, 27 et 28 septembre derniers sous le thème « Dynamiques de la construction démocratique en Amérique latine, la Caraïbe et Haïti », auquel a assisté un journaliste d’AlterPresse.

Les préoccupations des universitaires analysant des cas spécifiques (Mexique, Brésil, République Dominicaine, Haïti, Chili, l’Inde) ont alimenté des réactions à chaud lors d’une des sessions du colloque.

Des questions douloureuses ont été posées. La première essayait d’éclaircir la gestion d’une démocratie sociale à la brésilienne, par le président Luis Ignacio Lula da Silva, ancien syndicaliste qui accepte de jongler avec le néo-libéralisme.

Les autres interrogations ont abordé « les dernières fraudes électorales au Mexique, un scandale continental », « les dix ans de renouveau démocratique au Chili », et puis « la crise de confiance dans la jeune démocratie libérale dominicaine, à visage plutôt électoraliste », selon les constats de l’universitaire dominicain Francisco Cueto.

Les chercheurs haïtiens, pour leur part ont cerné les vingt ans de « faux décollage de la jeune démocratie haïtienne, piégée par le néo-libéralisme et discréditée par la radicalisation, voire la criminalisation de certains secteurs populaires issus au départ du Mouvement démocratique haïtien et de partis politiques assez représentatifs jusqu’à 1994 ».

Selon le professeur chilien, Jose Bengoa, le drame des transitions démocratiques haïtiennes ne saurait être uniquement lié à un populisme de mauvais aloi. Il pense que le « mal est beaucoup plus profond. Il parle là de « la pauvreté criante d’une forte majorité de la population haïtienne ».

Les professeurs Dorestal, Antonin, ont, pour leur part, rappelé les balises de la gauche démocratique haïtienne, liée aux travaux des écrivains et hommes politiques tels que Jacques Roumain, Jacques Stephen Alexis et Gérard Pierre-Charles. [db gp apr 02/10/2007 20:00]