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Haïti : Pour une culture de la paix et de la non violence

Lutter contre les pratiques d’utilisation des femmes dans les activités criminelles

P-au-P, 21 sept. 07 [AlterPresse] --- La culture de la paix et de la non-violence a été au centre des préoccupations lors d’un séminaire sur « l’éducation à la non-violence », organisé par le gouvernement haïtien à l’intention d’une vingtaine d’organisations de femmes et d’organisations mixtes à Cité Soleil, grande agglomération à la sortie nord de la capitale, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Entamé le 17 septembre 2007, ce séminaire a permis aux délégués de ces organisations d’avoir des notions sur la résolution de conflits, les techniques d’animation et de mobilisation et sur la promotion des droits humains.

La clôture de ce séminaire a eu lieu ce 21 septembre 2007 au ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf), a constaté AlterPresse.

La cérémonie de clôture a été l’occasion pour la ministre des femmes, Marie Laurence Jocelyn Lassègue, de souligner l’importance de la participation des femmes dans les différentes sphères de décision et dans l’éducation à la non-violence.

« La violence contre les femmes, l’utilisation du corps des femmes comme territoire de guerre, le trafic des femmes sont contraires à une culture de la paix », estime Marie Laurence Jocelyn Lassègue.

Marie Laurence Jocelyn Lassègue croit que la culture de la paix renvoie à des pratiques sociopolitiques fondées, notamment, sur le respect de la vie humaine, le rejet de la violence et l’attachement aux principes de liberté.

Le 21 septembre de chaque année est considéré par les Nations Unies comme la Journée internationale de la paix. Pour le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (Onu), c’est l’occasion de dresser le bilan des efforts déjà consentis afin de promouvoir la paix et le bien-être pour les peuples du monde entier.

« Cette date est historique pour tous les peuples du monde entier », indique Borgeline Saincyr, une des participantes au séminaire sur l’éducation à la non-violence.

La ministre haïtienne à la condition féminine reste, quant à elle, persuadée que les femmes, aussi bien que les hommes, peuvent valoriser des politiques visant la paix et le développement humain.

Elle a passé en revue de nombreuses figures féminines haïtiennes qui ont joué un rôle important dans la lutte pour la libération nationale.

Marie Laurence Jocelyn Lassègue profite, de la clôture de ce séminaire sur l’éducation à la non-violence, pour préciser que l’action du gouvernement vise notamment Cité Soleil, en raison des traumatismes récents, consécutifs à la violence armée et dont les femmes en étaient la cible principale.

Durant ces dernières années, plusieurs secteurs ont dénoncé l’utilisation des femmes et des enfants par des bandes armées de Cité Soleil.

Tout en signalant que les femmes sont constamment victimes de la violence, la titulaire à la condition féminine admet que, fort souvent, les femmes sont partie prenante dans les activités de gangs armés.

« Nous avons récemment et faisons encore le constat de la participation des femmes dans les gangs et de leurs rôles spécifiques », déclare la ministre des femmes du gouvernement de Jacques Édouard Alexis.

Résidée à Cité Soleil, Borgeline Saincyr croit nécessaire de lutter contre les mauvaises pratiques d’utilisation des femmes dans des activités criminelles. A son avis, les femmes peuvent jouer un grand rôle dans le processus de la culture de la paix.

Le séminaire sur l’éducation à la non-violence, à l’intention de certaines organisations de Cité Soleil, sera étendu sur tout le territoire national haïtien, selon les initiateurs.

Les participantes et participants promettent de partager à d’autres jeunes les notions, reçues durant ces 4 jours, en vue d’arriver à une véritable culture de la paix et de la non-violence. [do apr 21/09/2007 12 :40]