P-au-P, 16 Sept. 07 [AlterPresse] --- La secrétaire d’Etat française aux affaires étrangères et aux droits humains, Rama Yade, a clôturé, ce 16 septembre 2007, sa première visite en Haïti en dressant un bilan positif de ses 48 heures passées dans la république caraïbe, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.
Durant ce court séjour dans la première république caribéenne, Rama Yade s’est principalement rendue à Port-au-Prince et au Cap-Haïtien (Nord).
Elle a eu des entretiens fructueux avec les autorités haïtiennes, de la Mission de l’Organisation des Nations Unies (Onu) et des représentants de la société civile haïtienne, a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse, ce 16 septembre, au Manoir des Lauriers (résidence de l’Ambassadeur français en Haïti).
« De ces échanges, j’ai beaucoup appris et j’ai vu des hommes, des femmes, soucieux du bien-être de leur pays », s’est réjouie Rama Yade qui dit constater que les secteurs rencontrés sont très confiants dans l’action menée par les autorités haïtiennes, même si toutes les attentes de la population ne sont pas encore comblées.
Avec le président haïtien, René Préval, la fonctionnaire française a surtout abordé des questions économiques. Selon elle, le chef de l’Etat d’Haïti a concrètement demandé une présence française plus forte dans le domaine de l’économie.
René Préval a également souhaité la visite prochaine, en Haïti, de son homologue français, Nicolas Sarkozy. Cette demande de Préval est considérée comme une invitation directe au président français.
Aux yeux de la secrétaire d’Etat française aux affaires étrangères et aux droits humains, René « Préval fait penser à Nicolas Sarkozy qui est très déterminé dans beaucoup de domaines ».
« Le président Préval est apparu comme un homme d’Etat profondément patriote, conscient des responsabilités immenses qui pèsent sur ses épaules et sur son pays », estime Rama Yade.
La fonctionnaire du gouvernement français ajoute que le président haïtien donne l’impression d’un homme déterminé à travailler au redressement de son pays, notamment « dans le domaine de la justice, la lutte contre la corruption, contre l’impunité et dans le domaine économique ».
Rama Yade, qui a visité le Cap-Haïtien, la deuxième ville haïtienne (une ville jumelée avec la ville de Suresnes en France), souhaite la poursuite de ce programme de coopération décentralisée. Yade croit qu’« il faut continuer dans cette voie ». La ville du Cap, a-t-elle dit, a besoin d’une déchetterie.
Au terme de ce séjour, Rama Yade déclare avoir une double impression à propos d’Haïti : « D’abord, le bonheur de voir qu’Haïti se redresse grâce aux efforts déployés par le président Préval et son gouvernement et grâce aux énergies dépensées par la société civile haïtienne et la présence pacificatrice de la Minustah ».
« L’espoir renaît après des décennies de troubles et la situation politique se stabilise (…) Je crois que ce qui est entrepris-là c’est un bon signe », constate la fonctionnaire du gouvernement français.
La question du renouvellement du mandat de la Mission de stabilisation de l’Onu (Minustah) a également été évoquée au cours de cette conférence de presse. Rama Yade informe que la France soutient ce renouvellement pour continuer à travailler à cette stabilisation.
La mise en application du rapport de Régis Debray, produit sur Haïti, a aussi été abordée. Ce rapport de 25 propositions, produit en 2004, concerne le devenir des relations franco-haïtiennes dans leur ensemble.
Le rapport Debray, du nom de l’intellectuel français Régis Debray, a été élaboré sur demande du Quay d’Orsay après que le régime lavalas de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide eut exigé de la France la restitution de plus de 21 milliards de dollars américains, une indemnité payée pour la reconnaissance d’Haïti après son indépendance en 1804.
Interrogée sur la demande d’Aristide, Rama Yade a tout simplement répondu que personne n’a évoqué cette question au cours des échanges qu’elle a eus avec les différents secteurs de la société haïtienne. [do gp apr 16/09/2007 11 :00]