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Haïti : D’importants progrès dans la professionnalisation de la Police nationale, selon la MINUSTAH

P-au-P, 7 Sept. 07 [AlterPresse] --- Des progrès significatifs ont été enregistrés au niveau de la professionnalisation de la Police nationale d’Haïti (Pnh) au cours de des trois dernières années, selon un dossier de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah).

Les points forts soulignés dans ce dossier consistent en l’augmentation de l’effectif de la Pnh, l’accroissement des moyens, l’amélioration des ressources humaines ainsi que la prise en charge des compétences techniques et des valeurs éthiques.

Douze ans après la destitution des Forces armées d’Haïti à la faveur d’une force de police, le pays compte aujourd’hui 8.000 policiers issus de 18 promotions.

Dans certaines communes du pays, l’absence de policiers se fait, cependant, encore sentir. C’est le cas de Fonds Verrettes où le commissariat de police ainsi que d’autres bâtiments de l’administration publique ont été emportés par les eaux dévastatrices du 23 mai 2004.

Depuis, les autorités concernées n’ont jamais pensé à reconstruire le commissariat aux fins de déployer d’autres policiers dans cette commune qui a pleuré, lors de ces inondations, la mort de 238 personnes et constaté plusieurs milliers de sinistrés.

Une 19e promotion qui compte plus de 600 nouveaux officiers de police doit sortir bientôt. Aux dires de Pierre Neptune du cabinet du ministre de la justice et de la sécurité publique, ces agents seront déployés dans la capitale haïtienne pour renforcer la sécurité des rues.

Entre temps, le Corps des brigades d’intervention motorisée (Cbim), une nouvelle structure de la Pnh, a vu le jour pour renforcer la lutte contre la criminalité ainsi que la petite et moyenne délinquance.

L’objectif de cette unité consiste à produire un effet dissuasif vis-à-vis de la délinquance qui, souvent, aboutit à la grande criminalité, selon le commissaire Frantz Lerebours, porte-parole de l’institution policière. Il s’agira d’un corps de police spécialisé qui sera équipé essentiellement de motocyclettes.

Vingt-deux officiers de police seront chargés de la coordination de ce nouveau corps de « police de proximité » qui sera coiffé par un inspecteur général ou par un commissaire divisionnaire.

Outre ces dispositions, les autorités haïtiennes espèrent avoir, à moyen terme, un effectif de 14.000 policiers nationaux.

Récemment, Edmond Mulet, ancien chef civil de la Minustah déclarait que la réduction des troupes onusiennes est conditionnée par l’accroissement de l’effectif de la Pnh.

D’entrée de jeu, Hédi Annabi, successeur de Mulet, promet de travailler à la poursuite de la réforme et de la professionnalisation de la Pnh dans l’objectif de « mettre en place une police de qualité, au service de la population » haïtienne.

« La stratégie de sortie de toute opération sécuritaire et des opérations que nous menons ici, au nom de la Minustah, c’est d’aider à former les capacités nationales qui pourront ensuite prendre la relève et assurer cette stabilité de manière à ce qu’elle ne soit pas remise en cause », a déclaré, le 6 septembre 2007, le nouveau chef civil de la Minustah.

Aux côtés de la mission de l’Onu, des pays comme le Canada et les Etats-Unis d’Amérique participent à la formation de nouvelles promotions de policiers haïtiens, depuis 2004.

A l’Académie de police d’Haïti, 55 formateurs de la Police des Nations Unies (UNPol) assistent les instructeurs haïtiens, puis interviennent pour apporter des compléments de formation aux « étudiants-policiers ».

Si les Etats-Unis fournissent matériels et équipements à l’académie nationale de police, le Canada, quant à lui, participe à la formation des cadres de la Pnh. Ottawa a même envisagé de construire une autre académie pour former des cadres intermédiaires de la police, rapporte la Minustah. [do gp apr 07/09/2007 19:00]