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Haïti : Une rentrée des classes avortée

P-au-P, 3 sept. 07 [AlterPresse] --- Malgré les dispositions annoncées par le gouvernement du Premier ministre Jacques Édouard Alexis, la rentrée scolaire, devant débuter l’année académique 2007-2008, n’a pas été suivie à la lettre ce 3 septembre 2007 sur tout le territoire haïtien, constate l’agence en ligne AlterPresse.

A Port-au-Prince, élèves et professeurs étaient peu nombreux à faire le déplacement à l’occasion de cette nouvelle rentrée des classes. Outre des écoles congréganistes ainsi que certains lycées, comme le Lycée Marie Jeanne, la quasi-totalité des établissements scolaires ont encore gardé leur portillon fermé.

Très tôt dans la matinée, des élèves de la classe de rhétorique, en uniforme, ont été aperçus, en dépit du fait que les résultats de la session extraordinaire du baccalauréat 2007 soient encore dans l’attente d’être publiés.

Les embouteillages denses, habituellement observés à la capitale haïtienne, ont quelque peu diminué en cette nouvelle rentrée des classes. Même les policiers n’étaient pas nombreux à travers les rues de la capitale.

Dans les villes de province, c’est le même cas de figure où des responsables d’écoles ont décidé de reporter à la huitaine cette rentrée scolaire en raison des difficultés économiques auxquelles font face les parents.

« La rentrée [des classes] se fait cette année dans une situation très difficile, marquée par la diminution du pouvoir d’achat de la population », a reconnu Gabriel Bien-Aimé, ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp).

« En cette période de crise économique aggravante, mes trois enfants ne peuvent retourner à l’école. Je vais essayer de voir s’ils peuvent s’y rendre à partir du lundi 10 septembre », affirme une secrétaire dans la quarantaine, interrogée par AlterPresse.

Cette femme, dont le mari vit aux Etats-Unis d’Amérique, déclare attendre un transfert d’argent de l’étranger pour acquérir des manuels scolaires et uniformes pour ses enfants qui doivent coûte que coûte retourner à l’école.

Pour l’année académique 2007-2008, une enveloppe d’un milliard de gourdes est allouée à la subvention de matériels scolaires allant jusqu’à 70% au profit de plus de 900,000 écolières et écoliers.

Au niveau du gouvernement, deux formules de subvention ont été retenues, dont l’une pour les 4 premières années fondamentales et l’autre pour les autres années de ce même cycle, selon le ministre Bien-Aimé qui intervenait dans une conférence de presse, le 31 août 2007.

Gabriel Bien-Aimé informe que quelque 400 mille kits scolaires et une quantité de 250 mille uniformes seront distribués durant toute l’année scolaire.

Le titulaire de l’éducation nationale parle de la réhabilitation de certains lycées et écoles nationales, de l’acquisition et de la distribution de manuels scolaires subventionnés, de matériels pédagogiques comprenant 30,000 programmes détaillés pour le fondamental, 140,000 polycopies pour le nouveau secondaire.

Au centre commercial de Port-au-Prince, des bouquinistes de trottoirs dénoncent la façon dont cette subvention sur les matériels scolaires a été accordée. Ces libraires continuent de vendre les matériels didactiques à des prix exhorbitants. [do rc apr 03/09/2007 13 :20]