P-au-P, 27 août 07 [AlterPresse] --- La réduction des troupes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) est conditionnelle à l’accroissement de l’effectif de la Police nationale d’Haïti (Pnh), relève le chef civil sortant de la Minustah, le diplomate guatémaltèque Edmond Mulet.
« Je crois que la Pnh est en train d’augmenter ses capacités. Il y a toutes ces nouvelles promotions qui sortent de l’Académie de police, très bien formées, chaque 7 mois », souligne Edmond Mulet.
Aux dires du chef civil de la mission de l’Onu, la police haïtienne compte aujourd’hui quelque 7.500 policiers déployés dans tout le pays. Mulet dit espérer que la Pnh pays pourra avoir au moins 14.000 officiers de police dans un délai non précisé.
« A partir de là, je crois que la Mission des Nations Unies pourra commencer à réduire aussi les troupes », dit-il tout en précisant que « cela dépendra aussi de la capacité haïtienne à assumer les responsabilités ».
Edmond Mulet estime qu’ « un retrait anticipé ou une réduction de la Minustah maintenant en Haïti serait une erreur ». Le diplomate déclare vouloir que cette mission soit la dernière de l’Onu en Haïti.
La Minustah, soutient-il, va s’adapter aux nouvelles circonstances de développement du pays. « A un moment donné, on verra une réduction de soldats, de tanks et de présence militaire ou policière internationale ici », souligne-t-il.
Le processus de révision à la hausse des agents de la police nationale dont parle Mulet doit, selon lui, encore prendre plusieurs mois.
« Nous espérons qu’avec le renouvellement du mandat [de la Minustah], à partir du 15 octobre, nous allons maintenir la même quantité d’hommes ici en Haïti, même s’il y aura une reconversion, selon les besoins », ajoute-t-il.
Au 28 février 2007, la Minustah compte quelque 6 782 personnel en uniforme, dont 101 officiers et 6 681 soldats.
Les pays contributeurs à la force militaire sont : l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, l’Équateur, les Etats-Unis d’Amérique, le Guatemala, la Jordanie, le Népal, le Paraguay, le Pérou, les Philippines, le Sri Lanka et l’Uruguay.
Par ailleurs, Edmond Mulet estime nécessaire que l’Onu réduise son personnel en Haïti pour pouvoir apporter son aide à d’autres pays en difficulté.
« Il y a d’autres foyers d’instabilité dans le monde, notamment au Darfour, au Tchad et dans beaucoup d’autres endroits qui demandent aussi des troupes, des civils, des administrateurs », indique le chef civil sortant de la Minustah.
« Il y a une pression aussi sur la Minustah pour envoyer son personnel et son budget dans d’autres Missions de paix dans le monde », ajoute Mulet qui va occuper le poste de sous-secrétaire aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, une fonction qui fut celle de Hedi Annabi, le successeur de Mulet à la tête de la Minustah. [do gp apr 27/08/2007 09:00]