Español English French Kwéyol

Haïti : Edmond Mulet lance une mise en garde aux parlementaires

P-au-P, 24 août 07 [AlterPresse] --- Le chef civil sortant de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah), Edmond Mulet, invite les parlementaires et politiciens haïtiens à prendre leurs distances par rapport aux contrebandiers et aux trafiquants de drogue pour ne pas fragiliser la stabilité du pays.

Le diplomate guatémaltèque de l’Onu insiste sur la nécessité pour Haïti d’avoir une stabilité politique lui permettant d’attirer les investissements étrangers et favoriser son développement durable.

« Je crois qu’il y a des députés et des sénateurs qui sont en train de mettre en danger le processus de stabilisation dans le pays. Je crois qu’il y a des acteurs, des groupes et des individus en Haïti qui n’aimeraient pas que le gouvernement avance vers l’établissement d’un Etat de droit », déclare le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti, dont la mission touche à son terme.

Edmond Mulet a fait ces déclarations à propos de la résolution du sénat relative à une probable interpellation du premier ministre Jacques Edouard Alexis. Le grand corps en a ainsi décidé, le 22 août, après que le commissaire du gouvernement, Claudy Gassant, ne s’est pas présenté à une audition où il devait accompagner le ministre de la justice, Me René Magloire.

Les sénateurs préconisent soit le renvoi de Claudy Gassant en tant que « fonctionnaire en rébellion », soit la convocation du premier ministre.

Actuellement, Claudy Gassant, effectue une série d’ « invitations », notamment d’hommes d’affaires en relation à d’eventuels cas de corruption. L’ancien président de la Chambre de Commerce d’Haiti, Réginald Boulos, a ainsi été entendu dans la soirée du 23 août, dans le cadre d’une enquête dont il faisait l’objet pour corruption et contrebande.

L’homme d’affaires Fritz Brandt et son fils David Brandt sont en prison depuis le 26 juillet dernier pour leur implication présumée dans la falsification de bordereaux de douane.

« Il faudra que certains députés et sénateurs fassent très attention pour ne pas être vus ou aperçus comme étant contre la décision du gouvernement d’établir en Haïti un Etat de droit. Il faut que ces politiciens ne soient pas aperçus comme étant du côté des trafiquants de drogue ou de ceux qui sont corrompus », met en garde Edmond Mulet.

Le chef civil de la Minustah soutient qu’en Haïti, il existe des secteurs, des groupes ou individus bénéficiant de l’impunité qui cherchent à entraver les actions gouvernementales en soudoyant certains fonctionnaires.

« Parfois, il y a la manipulation, il y a utilisation de tiers pour déstabiliser ce processus » pense Edmond Mulet qui invite les parlementaires à faire preuve de prudence. [do gp apr 24/08/2007 12:00]