Soumis à AlterPresse le 14 août 2007
Le Garr réclame les conclusions de l’enquête du gouvernement haïtien sur le naufrage des Iles Turks & Caïcos
Note de Presse GARR, 14 août 2007
Près de trois mois après l’annonce de la mise en place d’une commission d’enquête gouvernementale autour de la tragédie des Iles Turcs & Caïcos qui a coûté la vie à plus d’une soixantaine d’haïtiens et haïtiennes, le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) constate avec amertume que les autorités haïtiennes n’ont publié aucun rapport établissant les circonstances réelles de ce drame.
Au contraire, à travers les déclarations produites le 7 août 2007 sur une station de radio de la capitale par le chef de cabinet du ministre des Affaires Etrangères, l’Etat haïtien semble se contenter des seules conclusions du rapport d’enquête des autorités britanniques.
Le Garr met en garde contre les conséquences d’une telle démarche qui serait un signal clair envoyé aux autres Etats de la région, indiquant que le gouvernement haïtien n’entend nullement se positionner ni même s’informer de par lui-même sur des faits qui concernent des situations vécues par ses citoyens-citoyennes en difficulté.
Il est important de rappeler que, selon les témoignages concordants de tous les rescapés interrogés, les gardes-côtes locaux avaient fait preuve de cynisme en provoquant l’accident du bateau haïtien qu’ils avaient déjà remorqué et en mettant du temps à secourir les naufragés en détresse.
Lors d’un entretien accordé au Garr, le 8 août 2007 après diffusion du rapport britannique, l’un des rescapés du naufrage a maintenu la thèse de l’accident criminel et considère le rapport des autorités britanniques comme une tentative de voiler la vérité.
En conséquence, le gouvernement haïtien ne saurait entériner la seule version des autorités britanniques directement impliquées dans le drame, sans faire connaître ses propres conclusions.
Le Garr s’interroge également sur l’accompagnement offert aux rescapés et familles des noyés-es, qui ont vu leur familles et amis disparaître dans les eaux, dévorés par les requins. Il veut s’enquérir des dispositions prises par les autorités haïtiennes, pour éviter que d’autres personnes ne soient encore victimes de ce trafic qui a déjà causé la mort à plus de 200 de ses ressortissants, depuis le début de l’année 2007.
Le Garr insiste donc auprès du gouvernement haïtien pour qu’il rendre publiques les conclusions de l’enquête menée par la Commission, dont il avait annoncé la création après le drame. Il lui demande également de fournir accompagnement psychologique et économique aux victimes et à leurs familles. (Fin de texte, 14/08/07)
Lisane André
Responsable
Section Communication et Plaidoyer