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Haïti : Un regroupement d’organisations paysannes critique la politique gouvernementale

P-au-P., 10 août 07 [AlterPresse] --- La situation des couches populaires et des paysans haïtiens s’est largement détériorée depuis l’installation du gouvernement de Jacques Édouard Alexis le 9 juin 2006, selon la Plate-forme nationale des organisations paysannes haïtiennes (Planopa).

« En dépit de la chute du dollar américain sur le marché national, le pouvoir d’achat de la population ne cesse pas de diminuer à un rythme inquiétant. Le peuple continue de croupir dans la misère la plus abjecte », s’inquiète Planopa dans une note transmise le 9 août à l’agence en ligne AlterPresse.

Pour la Planopa, qui rassemble 221 organisations paysannes issues de 8 des dix départements géographiques d’Haïti, l’actuel gouvernement du Président René Garcia Préval et du Premier ministre Jacques Edouard Alexis n’a rien fait pour apaiser la misère des couches défavorisées.

« Au contraire, ce gouvernement adopte une politique néolibérale aveugle pour satisfaire les intérêts des impérialistes au détriment des intérêts des masses populaires », écrit la plate-forme des organisations paysannes haïtiennes, au terme d’une réunion, les 7 et 8 août 2007 à Port-au-Prince, sur le vécu des paysans à l’échelle nationale et sur le mode de gestion du pays par les pouvoirs publics depuis exactement 14 mois [9 juin 2006 – 9 août 2007].

La Planopa évoque le cas de la privatisation des entreprises publiques, de licenciements à outrance opérés au niveau de ces institutions [Ndlr : plus d’un milliers d’employés ont été révoqués en juillet 2007 aux Télécommunications d’Haïti (Téléco)] ainsi que l’établissement de zones franches sur les terres des paysans.

La plate-forme nationale des organisations paysannes haïtiennes dénonce également les tentatives de grands propriétaires terriens – grandons – de s’accaparer des terres des paysans dans certaines régions du pays.

Selon la Planopa, les parlementaires de la 48e Législature n’ont rien fait pour tuer dans l’œuf les politiques anti-populaires et anti-paysannes du gouvernement en place « qui s’intéresse surtout à défendre ses petits intérêts mesquins ».

La Planopa stigmatise, par ailleurs, le silence des dirigeants de partis politiques qui, selon l’organisme, ferment les yeux sur la situation chaotique du pays du fait d’avoir trouvé leur part du gâteau au sein du gouvernement.

La Plate-forme nationale des organisations paysannes haïtiennes en profite pour exprimer sa solidarité avec l’association des producteurs de lait de Limonade (Apwollim, Nord), qui exige, avec célérité, la légalisation des titres de propriétés appartenant à l’Etat qui leur ont été accordés. [do rc apr 10/08/2007 11 :30]