P-au-P,, 27 juillet 03, [AlterPresse]--- Le réseau binational Jeannot Succès a publié à la mi-juillet un rapport accablant sur la situation des droits de humains à la Frontière haitiano-dominicaine. Présenté à l’occasion de la 3ème assemblée du réseau, ce rapport fait état de violations flagrantes des droits humains à la frontière entre juin 2002 et juillet 2003.
Le réseau binational Jeannot Succès pour la défense des droits humains à la frontière a été créé en mémoire du jeune immigrant haïtien, Jeannot Succès, assassiné en Août 2000 par les militaires dominicains.
Dans son rapport, le réseau relève l’accroissement proportionnel des violations des droits humains et des échanges haitiano-dominicaines. Les activités dans la zone frontalière s’intensifient alors que les relations entre les deux pays se détériorent, souligne le rapport. Le réseau binational a répertorié différents types de violations des droits humains à la frontière.
Le rapatriement des haïtiens par les autorités dominicaines, selon le rapport, viole l’accord signé en décembre 1999 par les présidents haïtiens et dominicains d’alors René Préval et Leonel Fernandez. Cet accord fait obligation aux autorités accord fait obligation
aux autorités dominicaine d’aviser les responsables haïtiens avant les rapatriements.
Bon nombre de rapatriés se sont installés dans des villages proches de la zone frontalière. Pour se faire une autre vie, ils se sont livrés aux activités agricoles et commerciales. Là encore, déclare le réseau, ces rapatriés sont victimes des abus des autorités haïtiennes. Dernièrement, le Ministère de l’Intérieur a fait raser par des tracteurs les terres occupées par les rapatriés établis au village Malpaso, indique le réseau.
Entre-temps, l’émigration illégale s’intensifie. Le Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (GARR) a recensé plus de 10 milles cas au cours du premier semestre de cette année. Parmi les personnes concernées figurent des mineurs, des adultes pour la main-d’oeuvre et des femmes pour la prostitution.
Selon le Réseau binational Jeannot Succès, l’émigration illégale vers la République Dominicaine se fait avec la complicité des autorités des deux pays. Les ressortissants haïtiens sont contraints de payer aux militaires et policiers dominicains et haïtiens basés sur la frontière jusqu’à 2000 pesos. Refusant de payer cette taxe injustifiée, Elie Jean-Baptiste a été assassiné en mars 2001 par des militaires dominicains. Ces militaires n’ont pas hésité à faire feu sur les camions transportant des Haïtiens vers la République
Dominicaine.
Les violations flagrantes des droits humains à la Frontière sont perpétrées des deux cotés de la frontière, notamment par les forces armées dominicaines, le bureau dominicain de
migration, la douane et la police dominicaine et la police nationale d’Haïti, révèle le rapport du réseau binational Jeannot Succès. [rv gp apr 27/07/2003 23:00]