P-au-P, 23 Juil. 07 [AlterPresse] --- L’organisation catholique de promotion des droits humains, Justice et Paix (Jilap), déclare constater une certaine baisse des cas de victimes d’assassinats dans les rues de Port-au-Prince.
Dans un nouveau rapport produit en ce mois de juillet 2007, la commission nationale Justice et Paix affirme avoir enregistré 70 victimes à Port-au-Prince durant la période allant d’avril à juin 2007, ce qui représente une nette baisse para rapport à la période précédente.
Au mois d’avril 2007, Jilap dit dénombrer 30 victimes contre 25 pour le mois de mai et 15 en juin 2007.
De tels progrès ont été enregistrés, selon l’organisme, grâce aux efforts de la Police nationale d’Haïti (Pnh) aidée de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (Minustah).
« L’insécurité, surtout le nombre de morts par balle, a baissé au cours de ces derniers mois, grâce aux décisions du gouvernements et les efforts de la police nationale, appuyée par la Minustah », indique la commission nationale Justice et Paix dans ce rapport, précisant quand même que « des actes de violence se produisent de temps à autre ».
L’organisme dénonce, en revanche, les violations des personnes appréhendées dans le cadre de la lutte contre l’insécurité et le banditisme généralisé.
Jilap dénonce certaines pratiques de la police dans la lutte contre le banditisme qui, selon elle, constituent une porte ouverte à des violations des droits de la personne.
« Nous ne comprenons pas pourquoi un présumé bandit devrait être exhibé devant les cameras pour être soumis à un interrogatoire par des journalistes. Cette pratique est une violation des droits de la personne arrêtée », estime la commission nationale Justice et Paix.
L’organisme demande à la police de respecter la loi lors des arrestations. « L’Etat doit respecter les droits même des personnes sur lesquelles pèsent de graves suspicions ou qui sont accusées par la clameur publique », écrit la commission dans ce rapport adressé aux autorités haïtiennes.
Par ailleurs, Justice et Paix croit nécessaire d’entreprendre des actions relatives à la justice sociale pour lutter contre l’insécurité et la violence. La commission déclare constater une absence quasi-totale de l’Etat dans les zones considérées autrefois comme des zones de non-droit.
Jilap remarque « très peu d’activités pour changer la vie des gens » dans ces zones. Il y a « peu d’activités économiques », le « chômage » est de règle et « le désespoir bat son plein ».
« L’insécurité et la violence ne trouveront pas de solution durable si on ne s’attaque pas à la question de la violence sociale qui est en train de détruire la société chaque jour davantage », soutient la commission nationale Justice et Paix.
Le nouveau rapport de Jilap boucle 5 ans d’observation de la violence dans la capitale. [do gp apr 23/07/2007 13:20]