P-au-P, 20 juil. 07 [AlterPresse] --- Il reste beaucoup à faire pour qu’Haïti s’engage sur la voie de la stabilité et du développement durable, affirme Joël Boutroue, coordonnateur résident et coordonnateur humanitaire du système des Nations Unies en Haïti, lors d’un débat tenu, ce 20 juillet 2007, au Conseil économique et social (Ecosoc) sur les questions de coordination relatives au programme d’assistance économique à la république caribéenne.
Reconnaissant que des progrès importants ont été réalisés, notamment l’organisation des élections générales dans le pays, le représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (Onu) place le consensus politique au cœur des possibilités de stabilisation d’Haïti, suivant les informations obtenues des Nations Unies par l’agence en ligne AlterPresse.
Boutroue se félicite de la participation croissante des femmes en tant que candidates et électrices à ces compétitions.
« Le nouveau consensus est fragile et il faudra dépasser la polarisation, la division socioéconomique et les jeux de pouvoir qui minent la politique haïtienne », souligne le haut fonctionnaire des Nations Unies en Haïti.
Boutroue reste persuadé que des progrès réels dans le renforcement de capacités de gouvernance dépendront du soutien des Nations Unies et de la communauté internationale.
Le coordonnateur résident du système des Nations Unies attire également l’attention sur les progrès réalisés en matière de développement économique et social et fait observer que le pays est parvenu à stabiliser son économie et que la croissance économique a repris.
« Il est peu probable qu’Haïti parvienne à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement pour 2015. Haïti ne doit plus être le cimetière des projets bilatéraux et multilatéraux », insiste Joël Boutroue.
Participant au débat, Jean-Claude Pierre (Haïti) a mis l’emphase sur l’importance des propositions de stratégie nationale de réduction de la pauvreté, qui faciliteront l’adhésion de son pays au cadre créé par les institutions internationales afin d’intégrer Haïti dans le commerce international.
« Haïti lance un appel à tous les bailleurs de fonds pour qu’ils continuent d’appuyer, financièrement et techniquement, son rétablissement social et économique », déclare-t-il.
Pour sa part, Leo Mérorès, vice-président du Conseil économique et social, estime que « l’élection démocratique du nouveau gouvernement témoigne de la volonté du pays de se relever ».
Tout en estimant que le sous-développement d’Haïti n’est pas une fatalité, Mérorès indique que « grâce aux efforts des Haïtiens et à la collaboration de la communauté internationale, le pays peut réussir à surmonter les difficultés ».
Appel à un consensus politique et populaire en Haïti
Dans un rapport intitulé « Programme d’assistance à long terme à Haïti », recommandation est faite en vue de rechercher un consensus politique et populaire de manière à asseoir véritablement ce que les institutions internationales appellent le « document de stratégie pour la réduction de la pauvreté », par une mobilisation des actrices et acteurs de la société, suivant les informations reçues par AlterPresse.
Le débat du vendredi 20 juillet 2007, qui a porté sur l’assistance économique à Haïti, objet de préoccupations des intervenantes et intervenants, a suivi la présentation du « Programme d’assistance à long terme à Haïti » faite par le canadien Hugh Adsett qui a parlé au nom du Groupe consultatif spécial sur Haïti.
Dans ce rapport, il est particulièrement recommandé la préparation d’un « Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté » (Dsrp), lequel doit comporter des priorités bien définies et être clair sur les activités à organiser.
La coordination entre bailleurs de fonds et les agences de mise en œuvre, y compris les organisations non gouvernementales, sera en effet facilitée une fois le Dsrp finalisé, car les priorités du gouvernement seront alors mieux connues.
Selon le rapport en question, dont a pris connaissance AlterPresse, le Dsrp devrait d’abord refléter un consensus politique et populaire en Haïti, afin de mobiliser tous les acteurs de la société et tous les acteurs internationaux participant à sa mise en œuvre. Cela permettra au dit document de s’inscrire dans la durée.
S’agissant du renforcement des capacités institutionnelles, le Groupe consultatif spécial sur Haïti souligne que la réforme du secteur judiciaire et d’autres institutions garantes de l’État de droit est indispensable pour créer le climat de confiance nécessaire à la croissance économique, à l’intégration sociale et à l’équité.
Le Groupe consultatif spécial sur Haïti préconise également de s’attaquer à la corruption.
Les représentants du Chili, du Bénin, de la Barbade, de la Guinée Bissau, du Luxembourg, des États-Unis d’Amérique et d’Haïti ont participé au débat sur ce programme d’assistance à long terme à Haïti. [do rc apr 20/07/2007 12 :50]