P-au-P, 19 juil. 07 [AlterPresse] --- La force militaire des Nations Unies en Haïti rejette toute implication dans les opérations anti-drogue en cours, menées depuis le 16 juillet 2007 par des agents de la Drug enforcement administration (Dea), conjointement avec le bureau (haïtien) de lutte contre le trafic des stupéfiants (Blts).
Ce 19 juillet 2007, en conférence de presse, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse, la mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) affirme n’avoir pas été contactée à cet effet, ni sur l’intervention armée à la résidence de Guy Philippe, ancien candidat à la présidence, à Bergeau (Sud).
« La force militaire de la Minustah n’a pas du tout participé dans cette activité. Nous ne pouvons pas confirmer quelles étaient les forces impliquées…, parce que nous n’étions pas à l’endroit où l’opération s’est passée », soutient le Capitaine de Frégate François Buj, porte-parole militaire de la mission onusienne.
Le 16 juillet 2007, une importante opération armée a été menée à Bergeau, dans la ville des Cayes (troisième ville d’Haïti à environ 200 kilomètres au sud de Port-au-Prince), ont rapporté des correspondants de presse.
L’objectif de cette descente de lieu d’hommes armés, nationaux et étrangers, bien équipés, serait d’appréhender Guy Philippe, ancien militaire et ex-commissaire de police.
Ce raid terrestre et aérien, au domicile de l’ex-candidat à la présidence, aurait été conduit par des agents de la Dea et ceux du Blts de la police haïtienne.
« La Minustah, la force militaire, n’a pas été contactée, ni avant ni après (…) Nous ne pouvons pas dire ce qui s’est passé », rétorque François Buj.
Des informations non confirmées laissaient croire que les forces, ayant conduit ces opérations à la résidence de Guy Philippe, auraient utilisé les équipements de la Minustah.
Interrogé à ce sujet, le capitaine de Frégate François Buj déclare n’être pas en mesure de confirmer ces informations, précisant que « les équipements de la Minustah sont très visibles, tous les équipements, surtout les véhicules, sont de couleur blanche avec l’insigne UN ».
« Je ne peux pas confirmer, la Minustah n’a ni prêté ni donné ses équipements pendant cette ou ces opérations », a-t-il répondu.
Sophie Boutaud de la Combe, porte-parole de la mission onusienne, renforce la position du porte-parole militaire, en indiquant que « la force militaire n’a pas été sollicitée en support de cette opération ».
Selon de la Combe, de telles interventions rentrent dans le cadre des accords bilatéraux signés par Haïti avec un autre pays.
A souligner que les interventions incessantes de l’agence fédérale américaine de lutte contre le trafic de drogue, sur le territoire national d’Haïti, semblent entrer dans le cadre d’un accord bilatéral, conclu entre le président René Garcia Préval (au cours de son premier mandat) et la secrétaire d’Etat états-unienne Madeleine Albright, le 17 octobre 1997, et ratifié par le parlement haïtien en décembre 2000.
Cet accord autorise la Dea à mener des opérations avec ou sans l’aide de la Police nationale d’Haïti (Pnh) sur le territoire haïtien.
Plusieurs opérations ont été déclenchées depuis lors. [do rc apr 19/07/2007 13 :40]