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Haïti / Caraïbes : Les gouvernements inconscients des enjeux économiques des technologies innovantes

P-au-P, 17 juil. 07 [AlterPresse] --- Le manque de vision globale et l’orientation politique dans l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication (Tic) pour le développement économique local constitue un des problèmes les plus récurrents de la région des Caraïbes, selon des spécialistes.

« Les autorités nationales, dont Haïti, ne sont pas assez conscientes des enjeux économiques des technologies de l’information, malgré l’existence d’un plan national des Tic dans la plupart des pays caribéens », sont persuadés plusieurs professionnels de plus de quinze pays des Caraïbes, à l’issue d’un atelier régional de réflexion sur les Tic et l’économie de réseau, déroulé du 2 au 7 juillet 2007 à l’Université West Indies à Antigua.

Organisé sous le patronage du secrétariat du Commonwealth et du gouvernement d’Antigua, cet atelier visait à évaluer l’évolution des Tic dans l’économie des pays de la région, selon des informations parvenues à l’agence en ligne AlterPresse.

A cet atelier, Haïti a été représentée par le professeur Patrick Attié, vice-recteur de L’École Supérieure d’Infotronique d’Haïti (Esih), Guyverson Vernous, coordonnateur du Réseau de développement durable d’Haïti (Rddh) et Carl Darbouze de la firme d’Ingénierie de systèmes d’information Turbo System S.A.

Haïti ne dispose d’aucun plan national des technologies de l’information et de la communication, considèrent les intervenants, signalant que les autorités haïtiennes semblent ignorer la potentialité des Tic dans leurs choix politiques et économiques.

Malgré tout, « vu sous l’angle du secteur privé et de la société civile », le pays paraît nettement en meilleure position et étonne même les autres pays frères de la région, soutiennent les nombreux intervenants à cet atelier qui a duré une semaine.

Dans son exposé, Guyverson Vernous a attiré l’attention sur les dangers que représentent les projets de gouvernement électronique disparates « qui ne rentrent pas dans un plan global de réforme ni de développement économique ».

Le coordonnateur du Rddh estime que la plupart des projets de gouvernement électronique, financés par les bailleurs de fonds dans la région, sont difficilement viables, du fait que les gouvernements locaux ne sont pas politiquement impliqués et ne donnent aucune orientation à ces projets.

Pour sa part, Carl Darbouze a présenté des solutions développées par sa firme, à savoir : un « système de gestion financière intégrée » déployé au niveau de l’Etat haïtien dans le cadre de l’ « e-gouvernement », un système de transfert de biens et d’argent et le Turbo Business Management Solutions (TBMS) [progiciel complet de gestion administrative et financière, avec des fonctionnalités très recherchées].

Patrick Attié a, de son côté, montré les aspects pratiques d’une application de la réalité virtuelle dans l’éducation, la physiothérapie et les campagnes pour la réduction du VIH-SIDA.

L’intervention du vice-recteur de l’Esih était attendue, en raison de l’installation, depuis quelques mois à l’école supérieure infotronique d’Haïti, d’un laboratoire de réalité virtuelle, première initiative du genre dans la région à laquelle s’intéresse l’Université de Standford, l’un des berceaux de l’innovation technologique aux Etats-Unis d’Amérique.

Les pays ayant participé à cet atelier sont : Antigua & Barbuda, Anguilla, Bahamas, Barbados, Belize, British Virgin Islands, Cayman Islands, la Dominique, Grenade, Guadeloupe, Guyana, Haïti, Jamaïque, Martinique, Montserrat, Sainte Lucie, St. Kitts/Nevis, St. Vincent et les Grenadines, Suriname, Trinidad&Tobago, les Îles Turks & Caicos. [do rc apr 17/07/2007 11 :20]