P-au-P., 7 juil. 07 [AlterPresse] --- Il faudra au moins 4 ans de plus à la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH) pour contribuer à stabiliser ce pays, selon le représentant spécial adjoint de l’ONU, Luiz Carlos da Costa.
Dans une interview accordée à l’agence espagnole EFE, da Costa a soulevé la nécessité d’un « long engagement » de la MINUSTAH en Haïti.
Établie en juin 2004 afin de ramener l’ordre en Haïti suite à la chute de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, la MINUSTAH est actuellement composée de 7.200 militaires de 15 pays et 1.951 policiers de 36 nations.
En dépit du fait que Luiz Carlos da Costa soit en faveur du maintien de la MINUSTAH pour au moins 4 ans, une proposition sera présentée à l’ONU pour une prorogation d’un an.
Auparavant, il y a eu des prorogations de 6 mois et une de 8 mois. Le Conseil de Sécurité a décidé en février dernier de proroger le mandat de la mission de l’ONU jusqu’au 15 octobre 2007.
Se référant à la situation politique haïtienne, caractérisée par des crises récurrentes, le fonctionnaire onusien a déclaré qu’ « un minimum de quatre ans » est nécessaire « pour assurer une transmission du pouvoir » de l’actuel gouvernement à une nouvelle administration.
D’autre part, il a indiqué que la réforme complète de la police prendrait 5 ans encore. Il faudrait cinq ans « pour transformer la police », a-t-il déclaré.
Le Représentant spécial adjoint de l’ONU a qualifié de « positive » la présence des troupes de l’ONU en Haïti, en soulignant les étapes politiques qui ont été franchies à travers le processus des élections présidentielles, législatives, municipales et locales de 2006 et 2007.
Il a également souligné les dispositions pour favoriser un dialogue sur la réforme judiciaire, des mesures en vue de la réforme du système carcéral et un « progrès » en matière de sécurité, suite le démantèlement par la MINUSTAH de bandes armées qui ont particulièrement fonctionné dans plusieurs quartiers populaires de la capitale haitienne et des Gonaives (nord).
Le fonctionnaire a reconnu que le « le plus grand défi » est cependant de matérialiser les « dividendes sociales » donnant « des résultats concrets pour la population ».
Toutefois, selon le mandat de la MINUSTAH, « nous n’avons pas une mission de développement social ». Il a expliqué que la force de l’ONU contribue à établir la sécurité et la stabilité pour créer une situation favorable aux investissements économiques. « Nous devons soutenir les stratégies nationales », a-t-il ajouté.
Invité à réagir sur la position de mouvements sociaux en Amérique latine qui exercent des pressions en faveur du retrait de la MINUSTAH, da Costa a déclaré que ceux-ci « ne sont pas représentatifs ».
La MINUSTAH reçoit « un appui total » des pays latino-américains et la présence des troupes en Haiti est « approuvée » par les Parlements, a-t-il fait savoir. [gp apr 07/07/2007 08:20]