La Jolla (Californie), 29 juin. 07 [AlterPresse] ---Des réformes migratoires soumises par le président George Bush au congrès des Etats-Unis ont été mises en veilleuses ce 28 juin à cause de la difficulté d’obtenir un consensus sur certaines dispositions du projet de loi, estime le président de l’Institut des Amériques, Jeffrey Davidow.
« Le consensus est difficile (au sein des partis) sur plusieurs thèmes », déclare le diplomate de carrière américain, ancien sous-secrétaire d’État aux affaires hémisphériques, lors d’une entrevue accordée à plusieurs journalistes latino-américains et caribéens, dont un reporter de l’agence en ligne AlterPresse.
Par 53 voix contre et 46 voix pour, des sénateurs républicains ont pu bénéficier de l’appui de démocrates pour refuser de clore le débat sur le plan migratoire de Bush et de passer au vote final.
Parmi les propositions jugées « contradictoires » de ce projet, figurent le renforcement de la sécurité frontalière, la mise en place de mécanismes de regroupement familial pour les immigrés, l’établissement d’un nouveau programme de « travailleurs invités » à résidence limitée et l’augmentation des contraintes faites aux entreprises de ne pas employer des travailleurs sans papiers.
Cependant, des communautés d’immigrés illégaux latino-américains, qui espéraient trouver une amnistie dans le cadre des dispositions prévues, n’ont pas caché leur déception. Selon les informations disponibles, 600 000 ordres de déportation sont en cours d’exécution et pourraient grandement affecter la communauté haïtienne.
Tenant compte de « l’actuelle conjoncture très chaude » aux Etats-Unis, où des élections présidentielles sont prévues en 2008, il y a peu de chance que le plan migratoire de Bush soit de nouveau examiné par le sénat. Cette question ne pourrait revenir sur le tapis qu’en 2009, selon des considérations effectuées par Jeffrey Davidow.
Le diplomate américain critique le fait que l’initiative de Bush arrive trop tard et embrasse trop de thèmes à la fois.
« Il faut prendre des dispositions partielles et ne pas tenter de tout faire en même temps », pense le diplomate.
Or, selon des analyses, Bush est resté cohérent avec sa politique de sécurité renforcée, mais a voulu parallèlement satisfaire les intérêts de certains secteurs patronaux qui bénéficient de la main-d’œuvre issue de l’immigration.
« Il va falloir attendre », déclare Davidow, qui conduit actuellement à La Jolla (Californie), un atelier sur la problématique migratoire au niveau du continent américain.
Cet atelier, organisé du 24 au 29 juin 2007 par l’Institut des Amériques, se déroule sous le thème « Politiques publiques et migration ».
Le séminaire aborde les défis de la migration dans l’hémisphère occidental, la citoyenneté, le contrôle frontalier et l’identité nationale, l’économie de la migration, les intérêts nationaux et la coopération en matière de migration.
Les participants, venus d’Haiti, Guatemala, Salvador, Pérou, Equateur, de plusieurs provinces mexicaines et des États-Unis, appartiennent à divers secteurs. Ce sont des leaders d’opinion, des acteurs politiques, des dirigeants d’ONGs et des universitaires. [gp apr 29/06/2007 02:00]