Extrait d’un communiqué de la Plate-Forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH)
Port-au-Prince, le 23 juillet 2003
(...)
André APAID, homme d’affaires, coordonnateur d’un
regroupement d’organisations de la société civile
haïtienne dénommée Groupe des 184, victime avec
d’autres membres de ce groupe d’agressions physiques
et verbales de proches du pouvoir est poursuivi par la
justice.
En effet, des individus qui se sont clairement
identifiés comme partisans du pouvoir n’ont pas hésité
à employer une extrême violence pour empêcher la tenue
à Cité Soleil le 12 juillet 2003 d’une réunion
publique. Des journalistes, des membres
d’organisations de la société civile - qui ne
s’attendaient pas à cette réplique dépassant de très
loin leur action pacifique - ont été grièvement
blessés par balles, à coup de pierres et de bâtons ;
leurs voitures complètement endommagées et brûlées,
pour certaines. Bilan : 40 blessés, une dizaine de
voitures brûlées et détruites, l’école où devait se
tenir la réunion gravement endommagée.
La Police, présente sur les lieux, n’a rien fait pour
empêcher ces troupes de choc de commettre leur forfait
et pour permettre à ces citoyens de disposer de leurs
droits. Les officiels du gouvernement au lieu de
condamner ces actes tendent plutôt à les revendiquer.
Au grand étonnement des organisations de droits
humains, la principale victime des évènements du 12
juillet 2003, André APAID, a été invitée le 18 juillet
au Parquet « pour répondre.des actes commis à Cité
Soleil ». Cette invitation faisait suite, d’après le
substitut commissaire du gouvernement près le Tribunal
de première instance de Port-au-Prince, Riquet Brutus,
à une lettre de plainte déposée à l’encontre d’André
APAID et au rapport d’information de la Police, etc.
Pourtant aucune de ces pièces n’a été présentée aux
avocats d’André APAID qui ont répondu à la convocation
de leur client au Parquet.
L’appareil judiciaire est ainsi mobilisé avec une
célérité qu’on ne retrouve pas dans d’autres cas, pour
cautionner le non-respect du pluralisme politique, de
la liberté d’expression, de réunion, d’association et
de circulation.
La POHDH souhaite qu’Amnesty International prenne une
position publique très ferme pour exiger des autorités
haïtiennes la cessation des poursuites contre des
opposants du pouvoir particulièrement contre André
APAID et pour exiger que l’action publique soit mise
en mouvement contre les auteurs, co-auteurs et
complices des actes commis à Cité soleil le samedi 12
juillet 2003.