P-au-P, 12 juin 07 [AlterPresse] --- Plusieurs centaines de personnes, écolières et écoliers, jeunes filles et jeunes garçons, femmes et hommes, circulent à pied ou attendent, à différents carrefours de la zone métropolitaine de la capitale, de trouver des véhicules de transport en commun aux premières heures de la journée du mardi 12 juin, constate l’agence en ligne AlterPresse.
Les taxis, camionnettes et autres tap tap (nom donné aux véhicules de transport public) sont rares dans les divers circuits de Port-au-Prince, du nord au sud et de l’est à l’ouest. Seuls des taxis-motocyclettes et des voitures privées parcourent plusieurs artères avec des passagères et passagers à bord.
Ce mouvement de grève des transports publics, appelé par les chauffeurs pour les mardi 12 et mercredi 13 juin 2007, risque d’affecter les élèves de la 6e année fondamentale (ancien certificat d’études primaires) qui doivent subir des épreuves officielles d’Etat durant les 2 jours cités. Les élèves des autres classes, qui sont aussi en période d’examens de fin d’année, pourraient également ne pas pouvoir aller en classe.
Les véhicules de l’Etat, promis par le ministère de l’Education nationale pour le transport des élèves face à la grève annoncée, ne sont pas remarqués au début de la matinée du mardi 12 juin. Cependant, ici et là, plusieurs policiers nationaux, y compris des agents de la circulation, sont visibles à différentes intersections de rues.
Plusieurs salariés, résidant loin de leurs lieux de travail, pourraient également éprouver des difficultés à se déplacer et donc à remplir leurs obligations professionnelles à cause de la paralysie des activités qui se profile.
Les chauffeurs de transport public protestent contre une récente hausse des prix du carburant qui, depuis la semaine dernière, a engendré des désaccords entre les conducteurs de tap tap et passagers.
Le gouvernement du Premier ministre Jacques Edouard Alexis n’a pris aucune disposition en ce qui concerne les tarifs des multiples circuits, fixés arbitrairement par les chauffeurs de transport public depuis l’augmentation des prix des produits pétroliers à la pompe le samedi 2 juin 2007.
Malgré le crédit accordé à Haïti par le Venezuela, depuis mai 2006, pour l’acquisition des produits pétroliers à des conditions préférentielles, les autorités nationales arguent d’un relèvement des prix dans la dernière cargaison des produits pétroliers pour l’indexation décidée à la pompe des prix de la gazoline, du gas oil, très stratégiques pour la population nationale.
De nombreux secteurs craignent des effets multiplicateurs de la hausse des prix des produits pétroliers sur ceux des biens essentiels à la consommation.
Le premier week-end de juin 2007, les produits pétroliers (gazoline 91 et 95 octane) ont subi une nouvelle hausse considérable sur le marché national d’Haïti, inquiétant la population haïtienne qui fait face à des problèmes socio-économiques de tous ordres.
La gazoline 95 qui se vendait dans les pompes à essence à 173 gourdes (36,7553 gourdes = 1 dollar américain) est passée à 209 gourdes. La gazoline 91 connaît une nouvelle augmentation à la pompe, où elle est débitée à 205 gourdes contre 171 gourdes auparavant. Au lieu de 103 gourdes, le gasoil est désormais vendu à 109 gourdes, tandis que le prix du kérosène (ou encore gaz blanc très utilisé chez la plupart des ménages) reste stable.
Ces nouveaux prix, affichés dans les pompes à essence depuis la matinée du samedi 2 juin 2007, continuent de créer des frictions entre chauffeurs et passagers qui n’arrivent pas à s’entendre sur le prix exact de la course, les autorités gouvernementales faisant encore la sourde oreille aux demandes des syndicats de transporteurs pour une baisse des prix des produits pétroliers. [rc apr 12/06/2007 7 :00]