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Crise haïtienne : l’orientation de l’OEA mise en question

P-au-P., 19 juil. 03 [AlterPresse]--- Une quarantaine d’étudiants, professionnels et membres des secteurs associatifs se sont interrogés le 18 juillet dernier sur « le rôle de l’Organisation des Etats Américains (OEA) dans la crise haïtienne », lors d’un débat organisé par l’association des Amis du Monde Diplomatique - Chapitre Haïti (AMD-Haiti).

Il revenait au Professeur Chenet Jean-Baptiste, auteur d’une thèse sur l’OEA, d’introduire les débats. Il a d’entrée de jeu parler d’enlisement de l’OEA dans la crise haïtienne.

Pour expliquer le rôle de l’OEA dans la crise haïtienne le professeur Jean Baptiste a mis en relief les changements observés dans la politique internationale depuis la fin de la guerre froide, qui ont affecté la politique des différents pays de l’Amérique Latine. Ces pays ont connu une « transition » de régimes dictatoriaux à des régimes « démocratiques » ayant pour mission d’appliquer la nouvelle théorie néo-libérale prônée par les Etats-Unis, a expliqué le professeur.

Selon lui, l’OEA a eu pour rôle de « hâter » ce processus en Haïti, pays en retard dans ce processus de transition, a dit Chenet Jean-Baptiste. L’OEA, qui est impliqué activement dans les affaires politiques haïtiennes depuis le début des années 1990, a toujours favorisé, comme actuellement, la négociation entre les différents acteurs politiques et émis des résolutions de sortie de crise.

Chenet Jean-Baptiste a ajouté que l’échec de l’OEA vient du fait que l’organisme hémisphérique « n’est intéressé qu’à résoudre la crise politique et conjoncturelle » alors que le problème que traverse le pays est beaucoup plus complexe et profond. Et, a insisté le professeur, la crise conjoncturelle est intimement liée à la crise structurelle.

Chenet Jean-Baptiste a émis 2 hypothèses à partir de la réalité telle qu’elle se présente actuellement : « soit l’OEA restitue la gestion de la crise aux différents acteurs en présence, soit les USA, par l’intermédiaire de l’OEA impose une solution de sortie de crise aux différents acteurs impliqués ». Cependant, a ajouté Jean-Baptiste, les USA ne sont pas en ce moment dans la situation de pouvoir élaborer un plan. [ijb gp apr 21/07/2003 16:30]