P-au-P, 8 Juin 07 [AlterPresse] --- Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) salue la ratification par le Parlement haïtien des conventions 138 et 182, respectivement sur l’âge minimum pour le travail des enfants et sur l’élimination de pires formes de travail des enfants.
Avec la signature de ces conventions par le pouvoir exécutif haïtien et sa ratification par le Parlement, l’Unicef estime que « Haïti confirme ainsi son engagement vis-à-vis de ces deux instruments internationaux essentiels à la protection des enfants forcés de travailler ».
La Convention 138 des Nations Unies fait obligation aux États qui la ratifient de s’engager à poursuivre une politique nationale visant à assurer l’abolition effective du travail des enfants et à élever progressivement l’âge minimum d’accès à l’emploi ou au travail à un niveau permettant aux adolescents d’atteindre le plus complet développement physique et mental.
La Convention 182, quant à elle, s’applique à toutes personnes de moins de 18 ans et exige que soient prises « des mesures immédiates et efficaces pour assurer l’interdiction et l’élimination des pires formes de travail des enfants et ce, de toute urgence ».
En Haiti, la date du 10 juin est consacrée Journée nationale de l’enfant, et celle du 12 juin est célébrée internationalement comme la Journée mondiale contre le travail des enfants. A l’occasion de ces dates, l’Unicef croit nécessaire d’applaudir la ratification de ces conventions par les parlementaires de la 48e Législature.
L’Unicef rappelle l’obligation qui est faite à tous de créer un environnement protecteur aux enfants d’Haïti ; environnement, aujourd’hui teinté d’insécurité, leur causant de graves traumatismes et mettant à risque leur plein épanouissement.
L’agence onusienne déclare encourager que d’autres documents essentiels à la protection des enfants soient aussi pris en compte par l’Etat haïtien ; en l’occurrence : la Convention internationale de la Haye, traitant la protection des enfants et de la coopération en matière d’adoption internationale, le protocole concernant les enfants dans les conflits armés et celui sur la vente et la prostitution des enfants et de la pornographie mettant en scène des enfants.
Dans le monde entier, environ 70 pour cent des enfants astreints au travail le sont dans l’agriculture. Plus de 132 millions de garçons et de filles âgés de 5 à 14 ans travaillent du lever jusqu’au coucher du soleil dans des fermes et des plantations, souligne l’Organisation internationale du travail (OIT).
Dans une note publiée à l’occasion du 12 juin 2007, l’OIT estime que le travail a des impacts négatifs sur l’éducation et la formation professionnelle de l’enfant.
« Lorsque les enfants sont forcés de travailler pendant de longues heures dans les champs, leur capacité à fréquenter l’école ou à suivre une formation professionnelle est réduite, ce qui les empêche d’obtenir une éducation qui les aiderait plus tard à sortir de la pauvreté », note l’OIT.
« Les filles sont particulièrement défavorisées, puisqu’elles s’occupent souvent des tâches ménagères après avoir travaillé aux champs », poursuit-elle.
En Haïti, les filles représentent une fraction non négligeable parmi les enfants placés en domesticité. [do gp apr 08/06/2007 15:00]