P-au-P, 5 juin 07 [AlterPresse] --- Des sociétaires victimes de la faillite des coopératives d’épargne et de crédit, regroupés principalement au sein de l’association nationale des femmes victimes des coopératives (Anfvc), ont manifesté, ce 5 juin 2007, devant le Parquet du tribunal civil de Port-au-Prince pour exiger la mise en application d’une décision judiciaire contre David Chéry, président directeur général (Pdg) de "Coeurs Unis coopérative", a observé l’agence en ligne AlterPresse.
« Nous sommes là aujourd’hui pour exiger l’application de cette décision judiciaire contre le Pdg de Cœurs Unis coopératives. La justice doit coûte que coûte faire son chemin et nous réclamons l’interpellation sans délai de David Chéry », déclare la coordonnatrice générale de l’Anfvc, Margareth Fortuné, très déterminée.
Intervenue le 29 mai 2007, cette décision de la justice haïtienne condamne David Chéry à passer deux ans d’emprisonnement et à payer 15 millions de gourdes de dommages et intérêts au profit des sociétaires victimes regroupés en deux associations.
Le tribunal correctionnel de la capitale enjoint également au principal responsable de « Cœurs Unis coopérative » à restituer aux requérants la totalité de la somme escroquée, soit 66 millions 392 550 gourdes [US $ 1.00 = 36.25 gourdes en juin 2007].
Au tribunal correctionnel, les associations de sociétaires lésés ont été représentées par Margareth Fortuné de l’Association des femmes victimes des coopératives et Honal Aréus du Rassemblement national des sociétaires victimes des coopératives.
Devant le Parquet de Port-au-Prince, ce mardi 05 juin 2007, les sociétaires victimes ont demandé à la justice de prendre toutes les dispositions nécessaires pour faciliter l’application d’une telle décision.
Pour Margareth Fortuné, le verdict du 29 mai contre David Chéry est un pas ; mais le plus important c’est de rembourser les sociétaires lésés.
« Nous ne ciblons pas David Chéry, nous avons porté plaintes contre lui et contre tous les responsables de coopératives en faillite », précise Margareth Fortuné, ajoutant qu’une partie des biens de ces coopératives ont été confisqués par l’Etat haïtien.
A preuve, la responsable de l’association des femmes victimes de la faillite des coopératives cite le cas du bâtiment logeant l’École nationale d’administration financière (Enaf) sur la route du Canapé-Vert (à l’est de la capitale).
Poursuivi pour escroquerie et abus de confiance au préjudice des sociétaires, David Chéry a été cité à comparaître au tribunal correctionnel pour y être interrogé sur les faits mis à sa charge. Le prévenu ne s’est jamais présenté. [do rc apr 05/06/2007 13 :00]