P-au-P, 25 mai 07 [AlterPresse] --- Des dizaines de policiers nationaux et militaires onusiens, effectuant depuis plusieurs jours des patrouilles conjointes, notamment dans la banlieue sud et sud-est de la capitale haïtienne, ont interpellé de nombreux suspects, rapportent ce 25 mai 2007 des riverains à l’agence en ligne AlterPresse.
« Je les ai vus ce matin à la première avenue Bolosse (banlieue sud) procédant à l’arrestation de présumés bandits. Si elle est maintenue, cette offensive des forces de l’ordre devrait me permettre de vaquer plus paisiblement à mes activités et d’en générer des revenus pour ma famille », espère un cordonnier qui se lamente des conséquences, sur son métier, du regain de tension et de violence armée à Port-au-Prince.
Lourdement armés, portant gilets pare-balles et circulant à pied, les patrouilles conjointes étaient visibles dans la matinée du 25 mai 2007 à Carrefour Feuilles (sud-est de Port-au-Prince). De temps à autre, elles se mettaient rapidement au trot afin de récupérer d’éventuels suspects prenant la poudre d’escampette à leur arrivée, a remarqué un reporter d’AlterPresse.
« Les patrouilles mixtes de policiers nationaux haïtiens et de militaires de la mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti se sont intensifiées depuis mercredi (23 mai 2007) de cette semaine [Ndlr : le jour de la découverte du corps sans vie de l’acteur, publiciste et homme de radio François Latour]. Et j’ai vu plusieurs personnes être appréhendées sur les hauteurs de Martissant, là où l’insécurité planait récemment. D’autres suspects s’enfuient sens dessous dans les corridors pour échapper aux patrouilles », indique à AlterPresse une habitante de Martissant.
« Les patrouilles mixtes circulent à pied, munies de photos des suspects recherchés » ajoute la riveraine de Martissant, se remémorant les déboires éprouvés dans la zone face à terreur de gangs armés il y a quelques mois.
Différents habitants de la capitale déclarent observer avec attention ces mouvements et déploiements des forces de sécurité, nationale et internationale.
Entre-temps, la direction centrale de la police judiciaire, au sein de la police nationale d’Haïti (Pnh), se trouverait sur la piste de présumés responsables de l’assassinat de François Latour.
Une quarantaine de suspects sont interrogés en relation avec le crime de la nuit du 22 au 23 mai 2007, perpétré par des bandits armés sur la personne de François Latour, fait savoir le porte parole de la Pnh.
D’autre part, la police nationale envisage d’étendre des actions d’envergure pour mater les manœuvres de groupes armés qui ont tué, et violé de nombreuses citoyennes et citoyennes, ainsi que cambriolé diverses résidences, particulièrement depuis début mai 2007, dans la ville des Gonaïves, à 171 kilomètres au nord de la capitale, suivant les informations obtenues par AlterPresse.
Cependant, malgré les initiatives déjà en cours du côté de la commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion (Cnddr)des questions se posent sur la politique et la stratégies des autorités nationales en ce qui concerne un désarmement véritable des multiples groupes armés qui opèrent sur le territoire national, surtout aux Gonaïves apparaissant comme un défi et laissant planer le spectre d’une zone presque volatile voire de non droit [quoique la force militaire onusienne soit présente sur le terrain]. [rc apr 25/05/2007 13 :30]