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Après l’assassinat de François Latour

Haïti : Les forces de sécurité « déterminées » à maintenir un climat de stabilité

P-au-P, 23 mai 07 [AlterPresse] --- Les forces de sécurité, nationale et internationale, en l’occurrence la Police nationale d’Haïti (Pnh) et la mission des Nations Unies de Stabilisation en Haïti (Minustah), affirment leur détermination à adopter des dispositions destinées à assurer un climat de stabilité dans la république caribéenne.

C’est, du moins, l’avis exprimé en substance, à l’agence en ligne AlterPresse, par les porte-parole de la Pnh et de la Minustah, respectivement le commissaire Frantz Lerebours et Sophie Boutaud de la Combe, après l’assassinat de l’acteur et publiciste François Latour dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 mai 2007 à Port-au-Prince.

Le commissaire Lerebours n’est pas en mesure, pour le moment, de préciser la nature des actions envisagées par l’institution policière nationale pour empêcher le retour à une situation d’insécurité, en apparence « maîtrisée » ces derniers mois avec l’arrestation de plusieurs chefs de gangs.

De son côté, la Minustah réitère sa volonté d’appuyer les institutions nationales dans la poursuite des criminels qui tendent à redoubler les actes de banditisme, ces derniers jours en Haïti.

« Les criminels ne sont pas les bras croisés, nous non plus », souligne à AlterPresse Sophie Boutaud de la Combe, en guise d’explication sur les efforts de la force onusienne pour contrecarrer les fauteurs de troubles.

« Nous condamnons avec vigueur l’acte abominable de l’assassinat de François Latour [que nous avons appris avec tristesse et indignation] et apporterons notre appui et notre détermination aux institutions nationales dans l’enquête et les poursuites judiciaires contre les assassins de ce remarquable publiciste et homme de théâtre », déclare la Minustah.

Le corps sans vie de François Latour a été retrouvé dans la matinée du 23 mai 2007, après son enlèvement la veille au soir à Delmas (nord-est de la capitale), dans une zone « peu fréquentée » ces derniers mois (en raison de sa proximité avec l’agglomération volatile de Cité Soleil), à la sortie nord de Port-au-Prince.

Son corps est resté toute la nuit, du 22 au 23 mai, sous la pluie enregistrée dans la zone métropolitaine.

Âgé de plus de 60 ans, l’acteur et publiciste haïtien, François Latour, avait reçu un projectile au moment de son enlèvement, suivant des sources journalistiques. Ses ravisseurs avaient exigé une forte somme d’argent pour sa libération.

Cet assassinat provoque un choc terrible dans le milieu, notamment dans le monde de la radio et de la scène, où le défunt a prêté ses services pendant des dizaines d’années. Après sa participation dans plusieurs pièces de théâtre (dont le rôle de Polidor dans « Pèlen tèt » de l’écrivain et dramaturge haïtien Franck Etienne) et dans des films (dont « L’homme sur les quais » du cinéaste haïtien Raoul Peck), son talent, particulièrement ses jeux de mots, a été fort apprécié dans la création publicitaire ces dernières années.

La disparition brutale de l’acteur, diseur, publiciste, homme de radio, François Latour, suscite chez les habitants en Haïti beaucoup d’émoi, mêlé de consternation et d’inquiétude, quant à une possible recrudescence de la violence armée, malgré l’apparente accalmie des derniers mois ayant découlé de l’arrestation de nombreux chefs de gangs.

Au moins deux policiers nationaux ont été abattus par des inconnus armés le week-end écoulé dans la zone métropolitaine de la capitale.

Dans la nuit du mercredi 16 mai 2007, Alix Joseph, responsable de programmation à Radio Télé Provinciale aux Gonaïves, à 171 kilomètres au nord de Port-au-Prince, a été criblé de 11 balles par des bandits armés. [rc apr 23/05/2007 9:30]