P-au-P, 7 mai 07 [AlterPresse] --- La deuxième conférence internationale pour le futur des relations entre Haïti et la République Dominicaine, déroulée autour du thème "pour un environnement favorable à la paix sur l’île", a pris fin dans la soirée du vendredi 4 mai 2007 par la publication d’un ensemble de recommandations devant aider au développement et àla paix sur l’île, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.
Parlementaires, partis politiques et représentants du gouvernement des deux côtés, réunis en atelier de travail, souhaitent « obtenir l’engagement des gouvernements pour le développement d’une vision stratégique et d’un plan d’action communs visant à faire face à la dégradation de l’environnement sur l’île ».
Ces délégués proposent également l’établissement, avec l’aide de la Norvège, d’un fonds binational pour le développement durable de l’environnement, en particulier pour les communautés de la zone frontalière.
« Ce mécanisme financier appuiera également les actions de renforcement d’un cadre juridique environnemental pour la surveillance, la protection de l’écosystème et la promotion de l’énergie renouvelable et alternative », expliquent-ils.
La formation d’un comité technique binational, chargé d’assurer le suivi des recommandations formulées à la conférence, est aussi recommandée par l’atelier constitué de parlementaires, de représentants de partis politiques et de gouvernements haïtien et dominicain.
Du côté des organisations sociales, les propositions se basent sur le reboisement massif, notamment dans les bassins des rivières frontalières (Macasías, l’Artibonite, les Pédernales, le Massacre et Libón), à l’aide d’espèces qui remplissent des fonctions spécifiques et qui peuvent générer des ressources économiques pour le paysan, ce qui l’empêchera de couper les arbres.
Selon les membres de cet atelier, le reboisement doit se faire dans une logique de continuité. L’utilisation durable des ressources naturelles, la protection des zones déjà identifiées et l’identification d’autres aires à protéger ainsi que la favorisation de l’écotourisme sont recommandées.
- Un atelier
L’atelier de représentants de la société propose de construire des réseaux routiers pour encourager le transport de produits agricoles au bénéfice des paysans, de faire pression sur les autorités pour l’établissement d’une administration publique de l’environnement proche du milieu local.
Des cours d’éducation environnementale doivent être introduits dans les écoles à partir du cycle primaire pour faire changer les comportements envers les ressources naturelles et l’environnement. Ceci, dans la perspective de protéger la biodiversité et de prévenir les catastrophes naturelles.
Ces participants demandent que l’environnement soit géré de manière transversale dans les projets, dans les actions, dans les programmes éducatifs et dans les affaires quotidiennes.
La création des réseaux, regroupant des organisations environnementales de la société de chaque pays, doit être envisagée, selon les participantes et participants représentant les organisations sociales, qui exigent que des recherches sur l’impact des technologies agricoles en cours d’utilisation ou à introduire soient menées pour réduire l’utilisation de technologies qui agressent l’environnement.
Les Journalistes haïtiens et dominicains étaient, eux aussi, nombreux à cette conférence internationale. Les propositions qu’ils ont émises concernent l’élaboration et la mise en route d’un "Plan intégral de sauvetage de l’île" (avec un accent spécial sur Haïti) qui implique entres autres, les secteurs économique, institutionnel, environnemental, éducatif, et le secteur de la communication.
Dans ce plan, les médias des deux pays joueront un rôle fondamental de diffusion des informations ayant un contenu important en matière d’éducation et de prise de consciente sociale par rapport à la politique environnementale et les ressources naturelles. Un accent particulier sera mis sur la République d’Haïti qui présente un niveau plus élevé de dégradation de l’environnement.
Ils recommandent aussi la mise en place d’un réseau de journalistes dominicains et haïtiens, en vue de créer des réseaux alternatifs de communication capables de capter des sources d’aide ou de financement à l’échelle nationale et internationale pour des campagnes de sensibilisation environnementale, pour de la formation professionnelle, pour un suivi des informations sur l’environnement et de toute activité en faveur de l’environnement.
Ces journalistes haïtiens et dominicains proposent que leurs consoeurs et confrères appellent, à travers leurs médias respectifs, à la responsabilité des gouvernements des deux pays afin d’appliquer des mesures concrètes en faveur de l’amélioration de l’environnement et des ressources naturelles.
« Les journalistes doivent s’engager à assurer le suivi des mesures annoncées par les gouvernements des deux pays, qui concernent les politiques de l’environnement et des ressources naturelles », souhaitent-ils.
Ils recommandent également la favorisation et l’encouragement des campagnes de communication intégrale, impliquant les différents canaux de communication, afin de toucher les communautés qui ont moins d’accès aux moyens de communication.
Partie prenante de cette conférence internationale, les délégués des églises proposent la création, dans chaque pays, d’une commission de théologie spirituelle et de pastorale de l’environnement, la création d’une commission de spécialistes en environnement et de juristes pour l’analyse des législations environnementales dans chaque pays.
La possibilité de créer un fonds initial de cent millions de pesos (trois millions de dollars) avec des ressources provenant de mille églises dominicaines en vue de créer des petites et moyennes entreprises dans les zones frontalières au service des deux populations doit être étudiée, selon les participants de l’atelier constitué des représentants des églises évangéliques.
"Appuyer nos Etats et renforcer à l’intérieur de nos églises des campagnes de reboisement et de régénération écologique, en profitant de dates spéciales, participer aux institutions locales de gestion des risques et des catastrophes naturelles afin que la solidarité chrétienne soit visible de manière organisée et concrète", sont d’autres propositions formulées par ces délégués.
Ils préconisent aussi la promotion et le renforcement des associations d’hommes et de femmes chrétiennes du milieu des affaires dans les deux pays pour l’investissement commercial et l’amélioration des relations commerciales.
L’installation des écoles techniques et professionnelles en sciences de l’environnement doit être encouragée, selon les membres de la délégation religieuse.
Tenue sur la Côte des Arcadins (nord de Port-au-Prince, Haïti) du 2 au 5 mai 2007, autour du thème « Pour un environnement favorable à la paix sur l’île », la deuxième conférence internationale pour l’amélioration des relations haitiano-dominicaines a reçu le soutien financier du gouvernement norvégien par le truchement de l’Aide des églises de la Norvège (AIN).
Impulsée par le « Dialogue haïtiano-dominicain des églises » (Dhde), cette conférence a réuni 139 participants haïtiens, dominicains et norvégiens, dans l’objectif de « contribuer aux efforts de sensibilisation de différents secteurs des communautés haïtienne et dominicaine sur la nécessité d’entreprendre des actions concrètes en faveur de la protection de l’environnement des deux pays ». [do apr 07/05/2007 10 :45]
NB : Sur la photo de logo, lecture des conclusions de la deuxième conférence internationale du Dhde par une Haitienne et un Dominicain