Côte des Arcadins, 4 Mai 07 [AlterPresse] --- Les Haïtiens et les Dominicains sont condamnés à vivre ensemble sur cette île des Grandes Antilles dont ils sont propriétaires depuis la fin de l’esclavage sur cette colonie dominée par les puissances européennes.
C’est en substance la toile de fond des différentes interventions faites par les officiels des deux Républiques à l’ouverture de la deuxième conférence internationale du Dialogue haïtiano-dominicain des églises (Dhde) sur les relations entre les deux Républiques.
Emonde Supplice Beauzile, vice-présidente du Sénat haïtien a surtout plaidé en faveur des actions concrètes pour aboutir au mieux à l’harmonisation des relations entre les deux pays qui ne sont, d’ailleurs, pas en guerre.
« Haïti et la Rép. Dominicaine, ce ne sont pas deux pays en guerre (…). Nous ne sommes pas en guerre, nous sommes deux peuples frères ; un oiseau avec deux ailes, nous devons nous mettre ensemble et regarder dans la même direction (…) en vue d’un développement soutenable », a lancé Edmonde Supplice Beauzile, chaudement ovationnée par les participants à cette conférence qui se déroule sur la côte des Arcadins, au nord de Port-au-Prince.
Placée sous le thème « Pour un environnement favorable à la paix sur l’Ile », cette conférence internationale a drainé des représentants de trois pays : Haïti, la Norvège et la République Dominicaine. Les 8 personnes qui intervenaient à l’ouverture de ces assises ont tous préconisé des rapports de bon voisinage entre Haïti et la République Dominicaine. Parmi ces intervenants figurent Svein Saether (représentant du gouvernement norvégien), Hanne-Marie Kaarstad (représentante de l’Aide de l’Eglise Norvégienne (AIN), l’ambassadeur Inocencio Garcia (République Dominicaine).
L’officiel du gouvernement dominicain note des progrès significatifs dans les relations entre Haïti et la République Dominicaine.
Le pasteur Berto Eugène, président du Dhde côté haïtien, indique, pour sa part, que la question de l’environnement est au cœur des préoccupations de cette instance supportée par le gouvernement norvégien à travers les églises protestantes de la Norvège.
Wiener Jean-Baptiste, directeur des affaires politiques à la chancellerie haïtienne, a de son côté appelé à une prise de conscience collective en vue de préserver ce que l’île reste en termes de couvert végétal.
« Seule une prise de conscience collective du peuple haïtien peut donc arriver à freiner le désastre qui menace l’île », estime le haut fonctionnaire du Ministère des Affaires étrangères d’Haïti.
Tout en félicitant cette initiative des églises protestantes des deux pays, Jean-Baptiste déclare que cette deuxième conférence doit servir de point de départ à une prise de conscience citoyenne et à l’élaboration de stratégies visant des actions concrètes concernant la protection du milieu ambiant. Cette rencontre doit également permettre, selon lui, de favoriser des initiatives visant à la sauvegarde et à la régénération des écosystèmes de l’ Ile.
Wiener Jean-Baptiste a aussi salué le travail engagé par la commission mixte haïtiano-dominicaine mise en place par les autorités des deux pays.
« Notre responsabilité vis-à-vis des générations futures est donc de mettre fin à la dégradation générale de l’environnement », conclut le directeur des affaires politiques à la chancellerie haïtienne. [do apr 04/05/2007 16:00]