P-au-P, 30 Avril 07 [AlterPresse] --- Des délégués d’organisations sociales de plusieurs pays latino-américains participent, depuis ce 30 avril 2007 à Port-au-Prince, à un forum international de trois jours sur les « Droits économiques, sociaux et culturels » (DESC), constate l’agence en ligne AlterPresse.
« Vers une mobilisation citoyenne pour le respect des droits économiques, sociaux et culturels » est le thème principal de ce forum, ouvert à la Faculté d’Ethnologie de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH).
Pour cette première journée, un panel, constitué de la docteure Maria Elena Rodrigues en provenance du Brésil, des professeurs Frédéric Gérald Chéry et Yves Dorestal de l’UEH, a fait le point sur ces droits qui, selon eux, demeurent indispensables pour garantir un minimum vital à la population.
L’assistance à ce débat est surtout composée d’étudiantes et étudiants, de membres d’organismes de droits humains, de syndicalistes et de professeurs d’universités.
Par ce forum, les organisateurs veulent construire une véritable citoyenneté à partir de ces droits, explique le professeur Josué Mérilien de l’Union nationale des normaliens haïtiens (Unnoh), partite prenante de cette initiative.
Précisant que l’éducation, l’alimentation, le logement, le travail, la santé, entre autres, font partie des droits culturels, Mérilien rappelle à l’attention de chacune et de chacun que « le citoyen est celui qui a des droits et des devoirs ».
A en croire Josué Mérilien, ce premier forum international vise le renforcement des capacités de mobilisation des mouvements sociaux haïtiens, dans la perspective d’aboutir au respect scrupuleux des droits économiques, sociaux et culturels de toute la population haïtienne.
« Je pense que ce forum a une grande importance pour nous en Haïti, où ces droits ne sont pas respectés », déclare à AlterPresse le dirigeant de l’Unnoh, tout en faisant remarquer qu’il n’y avait pas, en Haïti, une véritable mobilisation citoyenne en ce qui a trait au respect de ces droits.
Des experts internationaux en provenance du Brésil, de l’Équateur, de l’Uruguay, entre autres, participent à cette première édition.
La docteure Maria Elena Rodrigues croit nécessaire de « stimuler la mobilisation citoyenne pour la défense des droits économiques, sociaux et culturels ».
L’experte brésilienne relève que les conditions de vie de la majeure partie de la population sont très difficiles en Haïti.
La docteure Elena Rodrigues estime que, pour avoir une société juste, il faut être en mesure de garantir un minimum vital à la population. Les droits relatifs à la santé, à l’éducation, à l’alimentation et au travail sont primordiaux, selon ce qu’elle dit.
Dans son exposé magistral, l’économiste Frédéric Gérald Chéry a fait la différence entre les droits politiques, qui sont ceux que revendiquent les citoyens face à l’Etat, et les droits économiques et sociaux, qui, selon lui, sont des droits négociés.
« Les droits économiques et sociaux ont un impact sur le mode d’organisation de l’Etat, sur la façon dont l’Etat organise ses services. Ces droits ont un aspect subjectif », précise le professeur Gérald Chéry.
L’intervenant laisse comprendre que le droit économique n’est pas un droit face à l’Etat, même si ce dernier doit l’honorer.
Organisé sous les auspices de la Plateforme interaméricaine de droits humains pour la démocratie et le développement (PIDHDD), le forum international sur les droits économiques, sociaux et culturels sera clôturé, le mercredi 2 mai 2007 à la Faculté des Sciences de l’UEH.
Au terme des débats, « les participants sortiront avec la ferme détermination de renforcer leurs bases en vue de contribuer à la lutte pour le respect des droits économiques, sociaux et culturels », soutient Josué Mérilien.
Le syndicaliste invite les citoyennes et citoyens haïtiens à s’organiser davantage, en réseaux, en vue de contraindre les autorités concernées à garantir le respect de ces triples droits. [do rc apr 30/04/2007 14 :25]