Miami, 23 avril 07 [AlterPresse] --- L’archevêque de Miami Dade County, Mgr. John Favalora, a encouragé le samedi 21 avril les Haïtiens à poursuivre la mobilisation pour obtenir la libération des réfugiés (arrivés le 28 mars 2007 à bord d’une embarcation de fortune à Hallandale) et un statut temporaire (TPS, en anglais) pour ceux qui sont menacés d’expulsion du territoire américain, a constaté le correspondant d’AlterPresse en Floride.
"Les Haïtiens doivent maintenir la mobilisation jusqu’à la libération de ces personnes", a lancé le responsable religieux, qui s’exprimait à l’occasion des funérailles du jeune Lifaite Lully, décédé lors de l’arrivée du navire.
Mgr. Favalora indique avoir rencontré, le vendredi 20 avril, les autorités de Homeland security autour de ce dossier.
Les funérailles de Lifaite Lully se sont déroulées au quartier Little Haiti le 21 avril, dans une église « Notre Dame d’Haïti » bondée de fidèles.
La cérémonie a eu lieu en présence d’officiels haitiano-américains, du consul général d’Haïti et de la mère du défunt, à qui a été fourni un visa humanitaire pour pouvoir assister aux funérailles.
Dans son homélie de circonstance, le révérend père Reginald Jean-Marie a dénoncé la politique discriminatoire des Etats-Unis d’Amérique vis-à-vis des réfugiés haïtiens.
Un important dispositif de sécurité était remarqué le samedi 21 avril 2007 autour de l’église, tandis qu’au coin de l’avenue Felix Morriseau Leroy, un petit groupe de manifestants criaient "justice et traitement égal pour les Haïtiens".
Différentes manifestations ont eu lieu, depuis le 31 mars 2007, pour demander la libération de la centaine de voyageurs clandestins haïtiens (arrivés, déshydratés, le 28 mars sur une plage de Miami) et un traitement équitable de leurs cas, en comparaison de l’attitude observée envers les ressortissants cubains qui bénéficient de la politique « wet foot / dry foot » (pieds mouillés, pieds secs) après avoir foulé le territoire américain.
Le dimanche 1er avril 2007, plusieurs rassemblements ont eu lieu dans des églises de diverses dénominations en solidarité avec ces réfugiés.
Le jeudi 29 mars 2007, des activistes communautaires ont manifesté pour empêcher le rapatriement forcé de ces compatriotes arrivés sur le territoire américain, en provenance de Port-de-Paix (Nord-Ouest d’Haïti), après une difficile traversée de 21 jours en mer.
Les survivants, dont 12 enfants, étaient arrivés littéralement épuisés, déshydratés et affamés. Ils n’avaient plus rien à manger depuis une semaine, selon les témoignages de plusieurs d’entre eux alors rapportés par le Miami Herald.
La centaine de compatriotes se trouve pour le moment répartie dans différents centres de détention de l’Immigration américaine en Floride.
Les personnes majeures ont été interrogées par des agents de l’immigration qui doivent statuer sur leur cas, tandis que les enfants (une douzaine) devaient être confiés à des parents, selon des informations fournies fin mars 2007 par les autorités américaines.
Au cours des premières manifestations ayant suivi le débarquement sur le sol américain des réfugiés haïtiens, l’archevêque de Miami avait qualifié d’ « apartheid » la situation à laquelle font face ces réfugiés haïtiens.
Le congressman Kendrick Meek et le sénateur Alce Einstein figurent parmi les nombreuses voix à s’élever dans le dossier. [pe rc apr 23/04/2007 0 :00]