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Des partisans de Jean Bertrand Aristide blessent une cinquantaine de personnes à Cité Soleil

P-au-P., 13 juil. 03 [AlterPresse] --- Des opérations de casse menées par des partisans du président Jean Bertrand Aristide ont fait une cinquantaine de blessés, dont six journalistes, le samedi 12 juillet, à Cité Soleil, le plus grand bidonville de Port-au-Prince.

Des manifestants, dont la plupart portaient des t-shirt à l’effigie du chef de l’Etat, ont assiégé le Centre Sainte Thérèse Davilard, un établissement, situé à Soleil 4, qui devait héberger une réunion d’un regroupement de 184 associations et institutions de la société civile avec des organisations de base de Cité Soleil. Entre 42 et 46 membres de la délégation ont été blessés, selon les organisateurs.

Le Groupe des 184 a retenu Cité Soleil, dans le département de l’ouest, pour clôturer la phase de présentation d’un projet de nouveau contrat social, un document déjà soumis à des représentants de la société civile dans diverses autres régions du pays.

Outre les nombreux blessés à l’aide de jets de pierres et par balles, les manifestants lavalas ont brisé de nombreux pare-brise de véhicules et crevé les pneus des voitures de plusieurs diplomates étrangers qui étaient sur place.

Le convoi du Groupe des 184 et celui des journalistes ont quitté Cité Soleil, dans une ambiance de sauve-qui-peut.

Ces violences inouïes se sont déroulées sous les regards de la police qui a adopté une attitude de laisser-faire.

Des responsables du Groupe des 184 assimilent à une victoire le fait que la caravane a pu entrer à Cité Soleil et remettre le document « Projet de Nouveau Contrat Social » au révérend père Arthur Volel, un symbôle dans la lutte contre la pauvreté et la misère à Cité Soleil.

Des partisans du régime avaient annoncé les couleurs vendredi soir 11 juillet en érigeant dans la cité des barricades de pneus enflammés et en y faisant circuler des tracts hostiles au Groupe des 184. Le deuxième maire lavalas de Cité Soleil s’etait particulièrement illustré sur la « Télévision d’Etat » en déclarant péremptoirement que Cité Soleil appartient à Jean Bertrand Aristide et que la présence des 184 n’y serait pas tolérée.

Tôt dans la matinée du samedi 12 janvier, des manifestants lavalas ont détruit une plate-forme du haut de laquelle les responsables de la caravane devaient prendre la parole. Ils ont également emporté de nombreuses chaises et enfoncé la barrière de l’immeuble qui devait accueillir la réunion.

Selon le coordonnateur du Groupe des 184, « ces incidents n’enlèvent rien à notre détermination ». Andy Apaid promet que la plateforme d’associations et d’institutions de la société civile retournera avant peu à Cité Soleil pour présenter le projet de contrat social à la population de ce bidonville.

Apaid impute les violences de Cité Soleil au chef de l’Etat. « La PNH avait des instructions pour ne pas agir, pour laisser-faire. Jean Bertrand Aristide a une responsabilité de pilotage ».

Le dirigeant des 184 dit disposer d’informations selon lesquelles le pouvoir aurait distribué cent soixante-dix-huit mille dollars parmi ses partisans dans le bidonville pour préparer ces violences. [vs apr 13/07/2003 21:30]