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Haïti/Insécurité : Hypothèses autour de l’assassinat d’un travailleur de presse et militant politique

P-au-P, 17 Avril 07 [AlterPresse] --- Les hypothèses continuent d’avoir cours en Haïti sur l’assassinat de Johnson Édouard, porte-parole du parti Fanmi Lavalas (le parti de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide) abattu par balles à son domicile, dans la nuit du 12 au 13 avril 2007 aux Gonaïves, à 171 kilomètres au nord de la capitale, relève l’agence en ligne AlterPresse.

Les circonstances entourant la mort du militant politique Johnson Édouard, qui a œuvré dans le temps pour l’hebdomadaire Haïti Progrès, ne sont pas encore éclaircies par les autorités judiciaires nationales n’ayant pas informé de l’évolution de l’enquête à date.

Feu Johnson Édouard ne travaillait plus pour le Journal Haïti Progrès depuis environ trois ans, affirme l’organisation Reporters Sans Frontières citant la rédaction de l’hebdomadaire.

Édouard a été tué par des hommes armés qui se sont introduits à son domicile et ont tiré plusieurs coups de feu dans sa tête et son thorax pendant son sommeil avant de prendre la fuite par une fenêtre.

Dans un communiqué publié le lundi 16 avril 2007 et parvenu à l’agence en ligne AlterPresse, l’organisation Reporters Sans Frontières se dit choquée par la mort brutale du militant politique et ancien collaborateur de l’hebdomadaire Haïti Progrès.

« Haïti reste l’un des pays les plus dangereux pour les professionnels des médias sur le continent. Au-delà de l’engagement politique de Johnson Édouard, nous ne pouvons pas exclure qu’il ait été assassiné pour son travail », écrit l’organisme.

Dans un second communiqué paru ce 17 avril 2007, Reporters Sans Frontières précise que Johnson Édouard ne besognait plus pour l’hebdomadaire Haïti Progrès.

« L’hypothèse d’un assassinat politique paraît plus vraisemblable. Johnson Édouard était le responsable régional de Fanmi Lavalas, le parti politique de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide », indique RSF dans ce communiqué transmis à AlterPresse.

C’est le deuxième travailleur de presse assassiné en Haïti, depuis le début de l’année 2007, dans des circonstances obscures.

Le 19 janvier 2007, le Photojournaliste Jean-Rémy Badio a été abattu par des inconnus à Martissant, banlieue sud de Port-au-Prince. Deux mois après, la police n’a pas pu identifier les auteurs et commanditaires de ce meurtre.

De même, les autorités judiciaires n’ont pas encore apporté des éclaircissements sur l’assassinat d’autres Journalistes, dont Jean Léopold Dominique (Radio Haïti Inter, 3 avril 2000), Brignol Lindor (Radio Écho 2000, 3 décembre 2001) et Jacques Roche (Journal Le Matin, 14 juillet 2005).

« Il n’y a, pour le moment, aucun obstacle politique à l’avancement du dossier du Directeur général de Radio Haïti Inter », froidement abattu en compagnie du gardien de la station, Jean-Claude Louissaint, déclarait le président haïtien René Garcia Préval, le 3 avril 2007, à l’occasion du septième anniversaire du double meurtre du 3 avril 2000 dont les commanditaires et auteurs continuent à jouir de l’impunité. [do rc apr 17/04/2007 13 :45]