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Haïti : Les mouvements sociaux latino-américains reviennent à la charge contre la MINUSTAH

P-au-P, 17 Avril 07 [AlterPresse] --- Des organisations sociales latino-américaines renouvellent leur appel en faveur du retrait immédiat du territoire haïtien des troupes étrangères déployées depuis juin 2004 dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH).

« Cette mission militaire, comme nous le savons tous, est patronnée par l’ONU. Placé sous le commandement du Brésil, elle utilise l’argument de stabiliser Haïti et compte sur des troupes d’autres pays frères tels que l’Argentine, l’Uruguay et le Chili, des gouvernements dits progressistes ou de gauche », estiment ces organisations..

Le Réseau Jubilée Sud du Brésil et divers autres mouvements sociaux qui se sont réunis, du 1er au 10 mars 2007, dans 11 villes brésiliennes (Porto Alegre, Florianópolis, Curitiba, São Paulo, Rio de Janeiro, Brasilia, Salvador, João Pessoa, Natal, Recife et Fortaleza) ont tous exprimé leur souhait de voir Haïti se libérer des forces étrangères, selon un rapport communiqué à AlterPresse.

Des activités ont été réalisées dans divers espaces, entre autres, des universités, des écoles et des campements paysans, avec la participation de Didier Dominique et Rachel Beauvoir Dominique, de l’organisation « Batay Ouvriye » (Lutte ouvrière).

Les participants voulaient manifester leur « solidarité effective avec le peuple haïtien dans le but de mettre fin à l’occupation militaire ».

« Nous autres Brésiliens, nous ne voulons pas qu’en Haïti nos troupes sèment la terreur et la mort, comme le font les armées d’occupation en Iraq, Afghanistan et Palestine. Nous réclamons le retrait immédiat des troupes d’occupation, l’annulation sans condition de la dette externe et l’auto détermination du peuple haïtien », déclarent des militants brésiliens, suivant le rapport fait par les participants haïtiens.

Ces militants brésiliens croient qu’une autre forme d’intervention est possible, en vue de mieux aider le peuple haïtien à recouvrer sa souveraineté.

« Le gouvernement Lula devrait avoir le courage d’ordonner le retrait du contingent militaire brésilien et encourager les autres gouvernements voisins à faire de même. Notre politique externe est assez avancée pour permettre l’ouverture d’une telle possibilité », disent-ils.

Un rapport produit, par des intellectuels et militants, dont Adolfo Pérez Esquivel et les Mères de la Place de Mai, est déjà acheminé aux autorités brésiliennes. Ce rapport fait état des « atrocités » que « les troupes d’occupation » seraient en train de commettre à l’encontre des populations de la périphérie de la capitale et d’autres villes d’Haiti.

Ce rapport, selon « Batay Ouvriye », présente des documents et des statistiques concernant l’ « oppression économique et financière », laquelle, ajoutée à « l’occupation militaire et la répression féroce à l’encontre des mouvements sociaux », est en train de transformer Haïti en un « véritable enfer » pour son peuple.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a prorogé jusqu’au 15 octobre 2007 le mandat de la MINUSTAH suite à une résolution adoptée le 15 février dernier. [do gp apr 17/04/2007 13 :00]