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France-Élections : La droite fait de l’immigration « un bouc émissaire et un thème électoralement payant »

En réaction à l’article « France-Élections : Critiquer Sarkozy avec ‘un minimum d’honnêteté’ »

Réponse de Christophe Wargny, écrivain français et lecteur d’AlterPresse

A la lettre de Cyril Brocard, autre lecteur français d’AlterPresse, publiée sous le titre « France-Élections : Critiquer Sarkozy avec ‘un minimum d’honnêteté’ » [1]

Document soumis à AlterPresse le 10 avril 2007

Que mon opinion soit discutable et partielle, je n’en doute pas. C’est même le cas de toute opinion, surtout exprimée brièvement. Je ne vois pas bien où, précisément, est le "manque d’honnêteté".

Pourtant, quatre réponses-questions au ras de mon article : [2]

1. Ou ai-je laissé entendre que la France serait raciste et xénophobe. Je ne la confonds pas avec les candidats xénophobe (Le Pen) ou conservateur ( Sarkozy). Même avec leurs clones, ils ne sont que quatre peu fréquentables sur les douze candidats. Il n’y a donc pas de "charge musclée contre la France et ses politiciens". Mais le regret sans surprise que la droite agite à nouveau le nationalisme et fasse de l’immigration un bouc émissaire et un thème électoralement payant.

2. "Sarkozy, un avatar de Hitler" : D’où avez-vous extrapolé cela ? ( Attention : ce qui est exagéré est insignifiant.) Sarko est plutôt un libéral économique et un "tueur" politique. Un homme qui n’avait pas vu d’inconvénient à la loi vantant "les aspects positifs de la colonisation française".

3. Le vaste monde ne tend pas les bras aux Haïtiens. Pas plus qu’aux autres immigrés, en général. Et les Haïtiens n’ont nulle envie de quitter les lieux où ils ont atterri. Ils n’ont guère le choix.

4. Aux Haïtiens qui votent, à ceux qui voudraient faire venir leur conjoint, à ceux qui souhaitent que les parents puissent rester avec leurs enfants scolarisés ici, à ceux que fatigue le rôle de bouc émissaire (en Guadeloupe par exemple), à ceux qui souhaitent une France qui rembourse ses dettes à Haïti, à ceux qui réclament des visas moins arbitraires, je le répète : ne votez pas pour la droite xénophobe, nationaliste, égoïste, patriotarde. Ceux-là éliminés, reste assez de choix.

Entre le chercheur sur Haïti et le citoyen français qui s’exprime, il n’y a pas de cloison étanche. On ne voit d’ailleurs pas pourquoi il y en aurait. Je ne me suis jamais caché d’être un militant. Qui appuie son opinion sur les faits ou les programmes. Sur sa connaissance des diasporas haïtiennes qui, si j’en crois leurs réactions très diverses et controversées à mon dernier livre, ne me prennent sûrement pas pour un directeur de conscience ! Une différence entre mon livre et ce court texte ? Pour moi, pas vraiment !

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Voir aussi sur ce dossier, la lettre de Renald Luberice, étudiant haïtien en Sciences Politiques à Paris, paru sous le titre France-Élections : « L’honnêteté consiste à dire les choses comme elles sont ! ».