P-au-P., 11 juil. 03 [AlterPresse] --- 12 associations et plates-formes haïtiennes condamnent l’arrestation, le 10 juillet dernier à Santo Domingo, de Victor Geronimo, dirigeant du Collectif des Organisations Populaires (COP) et Coordonnateur Général de la Convergence des Mouvements des Peuples des Amériques (COMPA).
Dans une lettre au président dominicain Hypolito Mejia, dont copie a été expédiée à AlterPresse, ces associations, dont la Solidarité des Femmes Haitiennes (SOFA), le Mouvement National des Paysans du Congrès de Papaye (MPNKP), l’Institut Culturel Karl Leveque (ICKL), se déclarent « trés alarmées et préoccupées » par cette arrestation « illégale et arbitraire ». Elles exigent « la libération immédiate et inconditionnelle » de Victor Geronimo, espérant que « son intégrité physique et sa santé ont été préservées ».
Les signataires de la lettre de protestation adressée au président dominicain qualifient de « grave violation des droits humains » l’arrestation et la « détention prolongée » du responsable associatif.
Selon la lettre, Victor Jerónimo aurait été appréhendé en sa résidence par les Services Secrets dominicains au moment ou il allait tenir une conférence de presse sur « la vague de répression » qui frappe la République Dominicaine, depuis la faillite scandaleuse de la banque BANINTER et la signature de nouveaux accords avec le Fond Monétaire International (FMI).
Dans une note de condamnation transmise à AlterPresse, la Plate-Forme de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) précise, pour sa part, que le lundi 30 Juin le mouvement populaire et social a organisé une grande marche de protestation contre le FMI et la politique du Gouvernement Mejia. La Police a réagi violemment en tirant « à hauteur d’homme sur la foule » pour disperser les manifestants.
Ces actions entrent dans « un climat de répression généralisée » contre la population et les quartiers populaires urbains qui n’a cessé de s’accentuer au cours des derniers mois, a souligné la PAPDA. Durant les dernières semaines de nombreux dirigeants populaires auraient été exécutés par les agents du pouvoir, selon ce qu’indique encore la note.
Selon la PAPDA, l’arrestation de Victor Gerónimo est liée à ce « contexte de répression visant à étouffer la montée de la colère du mouvement social contre la corruption et la violence économique et politique grandissante contre les masses ».
La PAPDA souligne que la République Dominicaine est plongée dans une « sévère crise sociale et politique aux dimensions multiples ». Le tableau de la situation, tel que présenté par la PAPDA, dénote « une accélération inédite des prix des produits de première nécessité et un effondrement de la valeur du peso qui est passée en quelques mois de 14 pesos pour un dollar à 36 pesos aujourd’hui (Â…) ».
La PAPDA invite toutes les organisations haïtiennes à se mobiliser pour exiger la libération immédiate de Victor Geronimo et annonce un sit-in pour le 14 juillet devant les locaux de l’ambassade et consulat dominicain.
Victor Geronimo a séjourné a plusieurs reprises en Haïti pour prendre part au processus de l’Assemblée des Peuples de la Caraïbe (APC), dont la troisième édition se déroulera au Cap Haïtien en août 2003. [gp apr 11/07/2003 23:00]
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