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Haiti – Rép. Dominicaine : Des organisations sociales expriment leur solidarité avec Sonia Pierre

Communiqué de soutien à Sonia Pierre

Soumis à AlterPresse le 4 avril 2007

Le Réseau d’Echanges Dominico-Haïtien Jacques Viau composé de 16 organisations de la société civile dominicaine, de concert avec le Comité Dominicain des Droits Humains, la Pastorale Evangélique des Droits Humains, le Réseau National d’Organisations Populaires, la Centrale Générale des Paysans, l’organisation des Jeunes pour un Progrès Solidaire et le Mouvement Jeunesse Saine, voulons exprimer notre appui inconditionnel et notre solidarité à notre camarade Solain Pie (Sonia), directrice du Mouvement des Femmes Dominico-Haïtiennes (MUDHA), en même temps que nous rejetons énergiquement les attaques que l’agitation nationaliste entreprend contre elle et des membres de sa famille, depuis le début de l’ année.

Ce collectif entend exprimer sa reconnaissance aux médias et personnalités publiques qui se sont solidarisés avec Mme Sonia Pierre, face aux attaques impitoyables dont elle a été l’objet par un groupe de pseudos-nationalistes dirigés par Monsieur Pelegrin Castillo Seman, en vue de questionner sa nationalité sous prétexte que des irrégularités auraient été commises au moment de sa déclaration de naissance. Il importe de signaler que le questionnement sur la nationalité de la camarade Sonia, n’est que le commencement d’un complot ourdi par ce groupe pour enlever leurs documents d’identité à des milliers de Dominicains-Dominicaines d’ascendance haïtienne qui se retrouvent dans la même situation que la camarade Sonia Pierre.

Pour cette raison, nous tenons à alerter les autorités sur ce complot afin qu’elles le déjouent sans tarder, étant donné le tort irréparable qu’elles-mêmes sont en train de causer aux Dominicains et Dominicaines d’ascendance haïtienne.

Il est clair pour nous que Sonia représente seulement le premier maillon d’une chaîne de violations contre les Dominicains/Dominicaines d’ascendance haïtienne à qui on enlève actes de naissance, cédulas, passeports, etc.

Dans sa phase actuelle, cette campagne contre les Dominicains-es d’origine haïtienne, recherche, entre autres objectifs, à consolider la négation des droits acquis, et de ce fait, les autorités violent les principes élémentaires du droit constitutionnel dominicain et les normes fondamentales des droits humains universels.

La République Dominicaine est un pays qui accueille divers groupes de nationaux, descendants directs d’étrangers, lesquels à la différence de ceux nés de parents haïtiens, recoivent et jouissent sans aucun inconvénient, de toutes les prérogatives attachées à leur condition de Dominicains.

Malgré le fait incontestable de notre contribution au développement national, des porte-parole de l’agitation pseudos-nationaliste, ont réussi à manipuler contre nous, des secteurs importants de la société dominicaine.

Font également partie de ce chapelet d’attaques et de violations des droits fondamentaux des Dominicains-Dominicaines d’ascendance haïtienne, les prétendues investigations réalisées par le Département National d’Investigation (DNI) qui avance qu’un million d’immigrants haïtiens ont été irrégulièrement documentés.

Le Livre Rose ou livre des étrangers, que prétend adopter la Junte Centrale Electorale (JCE), pour enregistrer les Dominicains/Dominicaines d’origine haïtienne, est une violation flagrante de l’article 100 de la Constitution dominicaine, qui consacre l’égalité entre les Dominicains. Nous voulons aviser la Junte Centrale Electorale à s’abstenir de mettre en vigueur ledit registre, étant donné qu’une telle décision ne peut être effective que suite à une loi spéciale axée sur la Constitution.

Santo Domingo, 3 avril 2007

Signataires :

Red de Encuetro Dominico-Haitiano Jaques Viau
(Le Réseau d’Echanges Dominico-Haïtien Jacques Viau)

Comité Dominicano de los Derechos Humanos
(Le Comité Dominicain des Droits Humains)

Pastoral Evangelica de Derechos Humanos
(La Pastorale Evangélique des Droits Humains,)

Red Nacional de Organizaciones Populares
(Le Réseau National d’Organisations Populaires)

Central General Campesina
(Centrale Générale des Paysans)

Juventud de Avanzada Solidaria
(Jeunesse pour un Progrès Solidaire)

Movimiento de Juventud Sana.
(Mouvement Jeunesse Saine)

Traduit par le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR)