P-au-P, 4 avr. 07 [AlterPresse] --- Des Journalistes haïtiens de la presse radiodiffusée, écrite et en ligne ont été récompensés par l’Institut Panos Caraïbes, le 30 mars 2007, pour leur contribution à la lutte contre la propagation du VIH/SIDA en Haïti.
Idson Saint-Fleur, Journaliste-Présentateur (Signal FM) et Jean Pharès Jérôme du quotidien Le Nouvelliste ont respectivement reçu le premier prix de la radiodiffusion et de la presse écrite. Claude Bernard Sérant (Le Nouvelliste) et Djems Olivier (Agence en ligne AlterPresse) ont été classés en deuxième et troisième position.
Idson Saint-Fleur, qui a réalisé un reportage à caractère sociologique sur le « VIH/SIDA et croyances populaires », est suivi de Jacques Bourdeau (Reporter Radio Métropole). Le reportage de Saint-Fleur démontre comment certains Haïtiens ne sont pas à même d’accepter que le Sida soit une maladie naturelle.
« Ce thème m’a permis de comprendre comment (…) les croyances populaires surdéterminent la conception de certaines gens sur le VIH/SIDA », explique Idson Saint-Fleur à la salle de conférence du Programme des Nations Unies pour le Développement, où la cérémonie de remise des prix s’est déroulée en présence de représentants d’agences onusiennes.
« Certains croient qu’il existe malheureusement le « mort-sida » (mauvais esprit), d’autres parlent de malédictions divines », précise Idson Saint-Fleur, jeune licencié en sociologie à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’Etat d’Haïti.
En décembre 2006, ce reportage a été diffusé pendant plusieurs jours sur les ondes de Radio Signal FM et la cueillette de l’information a été menée dans des localités de l’Île de la Gonâve d’où le Journaliste est originaire.
Quant à Jean Pharès Jérôme, il a produit son article sur la discrimination qui existe à l’intérieur des églises protestantes contre les personnes vivant avec le virus du Sida.
« Le Sida est aujourd’hui encore un sujet tabou, les malades sont encore stigmatisés et les leaders ont peur d’aborder le sujet », déplore Jean Pharès Jérôme, qui prépare son mémoire en communication sociale à la Faculté des Sciences Humaines.
Adriano Gonzalez Regueral, représentant de l’Unicef, estime que le silence énorme qui persiste autour du Sida en Haïti mérite d’être brisé. « Il y a des mythes, il y a des mensonges », dénonce le fonctionnaire onusien qui invite les Journalistes à s’engager davantage dans cette bataille de longue haleine.
« La lutte contre le Sida et les problèmes de santé publique ne peuvent avoir lieu sans une implication de la presse », affirme Jean-Claude Louis de Panos Caraïbes en Haïti. Il a souligné le rôle catalyseur que doivent jouer les Journalistes dans la lutte contre la pandémie du Sida.
Le concours de reportage a été organisé à l’occasion du dixième anniversaire de création de l’ONUSIDA. Amadou Moktar Mbaye, coordonnateur de cette agence onusienne en Haïti indique que ce concours est d’une importance cruciale, puisqu’il « interpelle les Journalistes » à participer dans ce combat.
« La pandémie du Sida n’est pas seulement un problème du Ministère de la Santé publique », déclare Josseline Marhône Pierre, prenant la parole au nom du Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP).
La fonctionnaire haïtienne affirme que les Journalistes représentent « une source inaltérable capable de nous aider à remporter les plus grandes victoires dans le domaine de la santé en général ».
« Vous êtes en communication constante avec la population. Profitez des opportunités de Panos pour vous enrichir afin d’être un réservoir » d’informations, conseille Josseline Marhône Pierre aux travailleurs de la presse.
Des Journalistes des villes de province d’Haïti, dont Billy Mondésir de la radio Voix Claudy Museau (Les Cayes), ont également été récompensés dans le cadre de ce concours auquel a participé seulement trois Journalistes dans la catégorie presse écrite et neuf dans la catégorie audio. Les lauréats des deux catégories ont chacun reçu un ordinateur portable et une plaque d’honneur et mérite. [do gp apr 04/04/2007 09:00]