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Haïti / Boat people Etats-Unis : Manifestation de solidarité à Miami le 31 mars 2007

Miami (Etats-Unis d’Amérique), 03 avril 07 [AlterPresse] --- Plus d’un millier de personnes ont manifesté le samedi 31 mars 2007 devant le bureau du service de l’immigration à Miami, pour dénoncer "l’attitude discriminatoire", selon elles, des responsables américains à l’endroit d’une centaine de voyageurs clandestins haïtiens arrivés à bord d’une embarcation de fortune le 28 mars à Hallandale, a constaté le correspondant en Floride de l’agence en ligne AlterPresse.

"Remember Remember Savannah" (allusion faite à la contribution des Haïtiens dans la bataille pour l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique à la fin du XVIII e siècle), ont scandé les manifestants protestataires, arborant des pancartes avec des slogans en faveur de la libération des réfugiés.

Devant le bureau de l’immigration à Miami, à la 79e rue, des élus haitiano-américains et autres activistes communautaires ont qualifié de "raciste" la politique migratoire des Etats-Unis d’Amérique à l’encontre des réfugiés haïtiens, en comparaison de l’attitude observée envers les ressortissants cubains qui bénéficient de la politique « wet foot / dry foot » (pieds mouillés, pieds secs) après avoir foulé le territoire américain.

Sollicitant une sorte de statut temporaire (en anglais TPS) pour les sans papiers haïtiens, en attendant que leur situation soit régularisée, ils en ont profité pour réclamer également l’arrêt des déportations vers la république caribéenne de ressortissants haïtiens ou d’origine haïtienne.

La manifestation du 31 mars 2007 à Miami entre dans le cadre d’un ensemble de pressions exercées sur les autorités américaines afin de parvenir à la libération des réfugiés haïtiens, débarqués la semaine dernière sur une plage de Miami, selon les informations parvenues à AlterPresse.

Le dimanche 1er avril 2007, plusieurs rassemblements ont eu lieu dans des églises de diverses dénominations en solidarité avec les réfugiés.

Le jeudi 29 mars 2007, des activistes communautaires ont manifesté pour empêcher le rapatriement forcé de ces compatriotes arrivés sur le territoire américain, en provenance de Port-de-Paix, après une difficile traversée de 21 jours en mer.

Les survivants, dont 12 enfants, sont arrivés littéralement épuisés, déshydratés et affamés. Ils n’avaient plus rien à manger depuis une semaine, selon les témoignages de plusieurs d’entre eux rapportés par le Miami Herald.

Blessés et victimes d’une déshydratation avancée, trois se trouvaient, mercredi soir 28 mars, dans un état critique.

La centaine de compatriotes se trouve pour le moment répartie dans différents centres de détention de l’Immigration en Floride.

Les personnes majeures seront interrogées par des agents de l’immigration pour statuer sur leur cas et les enfants (une douzaine) seront confiés à des parents, selon des informations fournies par les autorités.

"C’est une avancée positive", souligne Mme Lucie Tondreau, l’une des organisatrices de la manifestation du 31 mars 2007.

"Mais la mobilisation doit continuer" jusqu’à la libération des réfugiés, avise-t-elle.

La mobilisation a obtenu un support de taille, celui de l’archevêque de Miami, Monseigneur John Favalora, qui a demandé aux autorités d’accorder un traitement juste aux Haïtiens.

Le responsable religieux a même qualifié d’ « apartheid » la situation à laquelle font face ces réfugiés haïtiens.

Autres voix à s’élever dans cette affaire, ce sont celles du congressman Kendrick Meek et du sénateur Alce Einstein. [pe rc apr 03/04/2007 11 :00]